Il faut bien que l’énergie de la révolte passe quelque part. Peu après le mois d’août 2020 qui vit toute une partie de la ville de Beyrouth soufflée par une gigantesque explosion, des artistes ont réagi. Au cœur de la cité, au milieu de la rue Pasteur, a ainsi été édifiée une statue bien connue des habitants: « The Beirut bride. » Sur une plaque en fer, juste à côté, figure l’explication de Hani, son créateur. La statue, créée à partir de gravats, bien visibles sur la traîne de la mariée, est là pour rappeler qu’un jour, un entrepôt de nitrate d’ammonium a non seulement détruit sur un très large périmètre les habitations, tordu les plus solides ferrailles, mais aussi ôté la vie à plus de deux cents personnes et occasionné des milliers de blessés. De loin, « The Beirut bride » ressemble à une de ces effigies de village français symbolisant la république en marche, de près on comprend mieux qu’elle symbolise une catastrophe dans une république en déroute totale. Continuer la lecture
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