Bien que leur mission porte avant tout sur le contenu de l’assiette, messieurs les inspecteurs du Michelin ne manquent pas le tour aux toilettes. L’état des «lieux» de l’établissement visité trahit l’hôtelier ou le restaurateur négligent ou artificieux. Il signe la maison de bonne tenue, consciente de ses devoirs : carrelage lumineux, tuyauterie étincelante, faïence immaculée, atmosphère subtilement nuancée par les fragrances d’un pot-pourri de bonne facture. Dès l’origine, l’entrée dans le guide imposait, à qui voulait prétendre, un «appareil de chasse à effet d’eau à siphon, aux murs garnis de carrelage d’extrême propreté, doté de papier hygiénique». Toutefois, hors l’urgence, il est de bon ton de n’en point parler plus avant. Hérité des valeurs bourgeoises de la fin du XIXème siècle, un tabou frappe tout ce qui a trait aux nécessités physiologiques. Dès lors, l’endroit ne se désigne que par des périphrases («où puis je me laver les mains ?» ou «me repoudrer le nez ?») voire des diminutifs nigauds (du genre «les ouaoua»). Continuer la lecture
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