Imaginons un peu, un ministre lâchant devant les députés le mot « scotomisation », façon de voir si le terme sera adopté rapidement par tout un chacun. À l’instar du regretté Michel Rocard, évoquant au micro du Palais Bourbon le défaut de « procrastination », réveillant d’un coup la moitié des députés entrés en pleine phase postprandiale, et surpris en pleine ignorance. Le soir même, une partie de la France s’était renseignée: le vocable désigne ceux qui s’enlisent dans l’hésitation, incapables de passer à l’action. On ne peut pas dire que la procrastination soit depuis devenue un best-seller, sans doute à cause de la prononciation, mais enfin il a fait sa petite carrière. Dans le film « Quai d’Orsay », sorti en 2013, le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, interprété brillamment par Niels Arestrup, s’avisait d’un nouveau terme atterri pour la première fois sur son bureau comme un lâcher de guano: la « résilience ». Et devant ses collaborateurs il réagissait à voix haute en disant qu’à son avis, ce ne serait pas la dernière apparition du mot et qu’il fallait en conséquence se « préparer au choc ». Hélas, il avait raison. Donc, si demain pile au moment crucial, une personnalité du petit écran, dénonçait une « scotomisation », c’est-à-dire un refus d’admettre une situation et pour tout dire un « déni », il se pourrait bien que la chose devienne à la mode pour un temps. Continuer la lecture
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