Placé dans le dictionnaire entre porte-parapluie et porte-plume, le porte-parole se range, par nature, dans la catégorie des ustensiles. Son usage, en notre monde particulièrement sensible à l’information, consiste à séduire les médias, et, au travers d’eux, à toucher l’opinion. Porte-parole s’écrit au singulier, même s’il peut pratiquer le double langage. De la nature de ses commettants dépendra la tonalité de son expression verbale. Ainsi, le porte-parole du comité de grève s’exprimera en langue de granit, et son vis-à-vis représentant le patronat lui opposera la langue de béton. Du moins jusqu’à la fin du conflit, avant que chacun reprenne son usuelle langue de caoutchouc. Le porte-parole des nos seigneurs les évêques parle la langue de buis (béni), celui du Front d’Action prolétarienne la langue de plomb, leur homologue mandaté par les écologistes la langue de bois vert. Toutefois, n’exposant jamais un point de vue personnel, le porte-parole proscrira la langue de vipère, la langue de guimauve comme la langue de pute. Continuer la lecture
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