L’avertissement est net quoique légèrement étêté: emprunter ce ponton polynésien est « tabou ». Que se passerait-il si l’on tentait malgré tout d’y cheminer, la conséquence n’est pas précisée. Il n’est écrit que « tabu », dans une orthographe locale. Au bout du ponton on ne devine qu’une île, quelques voiliers, un ciel azuréen, mais pas l’enfer. L’avertissement est assurément moins net qu’un « défense d’uriner sous peine d’amende ». On peut donc supposer que le ponton est simplement privé et qu’il n’est pas ouvert à la promenade. D’ailleurs vu du bord ou vingt mètres plus loin, le panorama est globalement le même. Pourquoi risquerait-on dès lors de se fâcher avec le propriétaire d’une si mince passerelle. Le tabou, comme l’interdit, est un vocable dont les attendus sont hautement variables avec le temps. Il est progressif ou régressif avec des périodes de calme entre les deux. Cette semaine nous avons eu un Premier ministre qui, à propos de la mort, publiait sur son compte Twitter, ou « X » comme on voudra, que la mort ne pouvait être un sujet « tabou et silencieux ». Car l’idée de mettre fin légalement à ses jours, dans les cas dûment désespérés est maintenant inscrit dans la météo parlementaire. Les Belges ou les Suisses nous avaient sur ce point devancés, inventant respectivement quelque chose comme la frite ou la fondue létales.
Continuer la lecture
Archives
Catégories
- Anecdotique
- Apollinaire
- Architecture
- BD
- Cinéma
- Danse
- Découverte
- Documentaire
- Enchères
- Essai
- Exposition
- Gourmandises
- Histoire
- Humeur
- Jardins
- Livres
- Mode
- Musée
- Musique
- Non classé
- Nouvelle
- Peinture
- Philosophie
- Photo
- Poésie
- Politique
- Portrait
- Presse
- Publicité
- Radio
- récit
- Société
- Spectacle
- Style
- Surprises urbaines
- Télévision
- Théâtre
Recevez une alerte à chaque nouvelle parution