Quand voilà un peu plus de 100 ans, André Malraux, sa compagne Clara et son ami Louis Chevasson débarquèrent en Asie et plus précisément dans la campagne cambodgienne, c’était avec l’idée de récupérer des œuvres sur un temple en ruine et en tirer profit, une fois ramenées en Europe. Ce faisant, le futur ministre des Affaires culturelles du général de Gaulle procédait juridiquement à une extension massive de la mission dont on l’avait chargé. Comme l’écrivit Jean Lacouture dans « Malraux, une vie dans le siècle » (1973), Malraux avait pour l’occasion théorisé un principe bien pratique pour faire ce que l’on veut, « les risques courus » fondant « le droit au profit ». Il ne fallait pas pour autant, selon son biographe, « tirer trop bas » et réduire l’opération « à une opération de rapine », surtout s’agissant du futur auteur de la « Condition humaine ». Ni tirer trop haut en anoblissant une expédition, avec des aventuriers qui s’étaient tout de même munis de scies égoïnes afin de procéder commodément à des ablations d’art khmer. Et il y aura cent ans cette année qu’André Malraux se fit deux fois (en première instance et en appel) condamner à de la prison par un tribunal de Phnom Penh. Moyennant quoi les œuvres ne quittèrent pas le pays. Et le très jeune homme qu’était Malraux (1901-1976) put finalement rentrer en France sans passer par la case zonzon, poursuivre une carrière peu ordinaire, entre littérature, guerre et fonction ministérielle. Continuer la lecture
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