Connaissez-vous le devineur ?

L'affiche du spectacle e Rémi Larrousse, Alter EgoUn devineur, un vrai de vrai, se laisse voir en ce moment quelque part sur la Butte Montmartre. Fascinant phénomène, le voilà qui jongle avec des bulles et lit dans les pensées. Ceux qui croisent son chemin n’oublieront pas le voyage, pas un n’échappe à la manipulation. Mais, pardon, ce devineur, c’est Rémi Larrousse. Il embarque les spectateurs du théâtre Le Funambule pour un voyage au pays de l’illusionnisme, que petits et grands n’oublieront pas. C’est ma voisine de six ans qui l’a qualifié de « devineur », d’autres dans quelque dîner en ville diront « mentaliste », même si ici point d’hypnose. Chaque tour du magicien a son truc bien sûr, mais on se laisse porter.

Ce spectacle, Alter Ego, fait partie d’une jungle, d’une offre pléthorique pour nos charmants bambins à l’occasion des fêtes de fin d’année. Avec mon équipage, une princesse de six ans, donc, et un prince charmant de huit ans, je me suis lancé dans une croisade forcément subjective, bien sûr partielle, pour toi, lecteur, parent, tata, tonton, papy, mamie, marraine, parrain, oh, bon, bref, pour chacun. Allons, sortons. Le meilleur reste à venir. Après Montmartre, déambulation parisienne, sélection de spectacles pour les fêtes.

Coup de cœur de mon matelot pour « tous les trucs de magie ». Cette catégorie abondamment peuplée, notre préférence commune, au sein de notre modeste périple, va à Tom le Magicien, au Théâtre Michel (Notons que la compagnie Le Grenier de Babouchka reprend également le tourbillonnant Ulysse dans ce même lieu de la rue des Mathurins, quelle Odyssée !).

L'affiche de "Tom le Magicien" au théâtre Michel

L’affiche de « Tom le Magicien » au théâtre Michel

Tom nous entraîne dans le grenier familial, là où tout a commencé. Lapins, colombes, baguette magique, tout y est, le public est conquis dès les premiers instants par un spectacle qui joue la complicité sans esbroufe. Un vrai bon spectacle familial de magie à l’ancienne.

Un cousin de Tom, Arturo Brachetti, entend bien jouer dans la cour des grands. L’artiste italien a posé ses tenues d’incroyable transformiste au Gymnase. Il en change toujours sur scène en un éclair. Il se présente pourtant cette fois avec une bande d’amis, qui, si talentueux soient-ils, lui donne l’occasion d’en faire lui même le strict minimum syndical. Vivement son retour en solo. Pour cette fois, le spectacle y gagne en diversité, de tour de cartes pour l’ensemble du public (chacun son jeu) au numéro du beau gosse de Las Vegas, … quand tout le monde a franchement peur parce qu’on pense qu’en mettant le feu à la corde qui retient les mâchoires d’acier il va se tuer vu qu’il s’est fait attacher les mains dans le dos, mais non, ouf, il se libère une seconde avant l’instant fatal.

A ceux qui ont déjà envie d’ouvrir le site de réservation du Théâtre Michel, car insensibles aux tatouages du Nevada, je conseille la patience. Le meilleur se mérite. En intermède, détour par la rue Blanche avec Pinocchio, un spectacle non dénué d’intérêt, mais la concurrence est rude. Les menteurs en quête de rédemption y prendront une bonne leçon. Autre personnage en mal de reconnaissance sociale, le Bossu de Notre-Dame sonne les cloches sur le boulevard (de Strasbourg). Il y a du Monty Python dans cette production enlevée, malheureusement les blagues potaches anachroniques sont le plus souvent réservées au public adulte, les enfants peuvent décrocher.

Bon, venons-en au fait. Bien que piètre critique face à mes enfants, il m’est encore permis de donner mon avis. Place à Peau d’Âne, qui pleure sa mère la reine au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Une plaisante comédie musicale, au sens strict puisque intégralement chantée, et fort justement. Last but not least, la Comédie Française présente, après les Trois Petits Cochons, un nouveau spectacle dit pour enfants. La Princesse au Petit Pois nous donne rendez-vous au Studio-Théâtre. J’ai presque honte d’en faire ma préférence, le site annonce les représentations jusqu’au 5 janvier complètes. Ne partez pas vaincus, songez à Pinocchio et au Bossu, il faut tenter sa chance tout de même. Soit une princesse, sortie de l’imagination d’Andersen, et son petit pois épilogue d’un long voyage par un prince benêt très attachant. Les quatre comédiens sont, faut-il le préciser, excellents. Un must. « Il y avait beaucoup d’enfants aussi » confiait une dame d’un certain âge à son amie à la sortie de la salle. Magie du spectacle pour tous.

La famille SemianykiLes occasions ne manqueront donc pas pour profiter d’un bon moment au théâtre, un moment de spectacle vivant, vivifiant. Nous pourrions poursuivre au Palace avec la famille Semianyki, un spectacle russe déjanté déjà passé plusieurs fois à Paris et dont on pourra également profiter avec ou sans les enfants, nous pourrions étudier plus attentivement la riche (et aimable au portefeuille) programmation du Cirque Electrique, de l’Aktéon ou de l’Essaïon, mais l’encre me manque déjà. Et je dois filer à l’école. La cloche va sonner. Mais oui, mais oui, l’école est finie.

N'hésitez pas à partager
Ce contenu a été publié dans Spectacle. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Connaissez-vous le devineur ?

  1. de FOS dit :

    Un grand merci pour la sélection. On n’a plus qu’à suivre le guide !
    Les adultes que nous sommes ne sont pas prêts d’oublier la princesse et le petit pois quand ils songent aux étiquettes de certains sous-vetements. Inamovibles et urticantes !

Les commentaires sont fermés.