Neuvième album en vingt ans, et il fait encore l’enfant. Avec «Thomas Fersen & the Ginger accident», du nom du groupe qui l’accompagne, l’auteur-compositeur-interprète nous régale une nouvelle fois de sa nonchalance, de son ironie, de son humour. Thomas Fersen est en pleine forme, gai comme un pinson. La preuve avec le morceau qui ouvre l’album sur les chapeaux de roue, Donne-moi un petit baiser, un baiser pour lequel toutes les suggestions sont permises (l’artiste pourtant, pardon Mesdames, s’adresse à l’origine à son jeune enfant), ou encore avec Mes compétences, irrésistible argumentaire d’un glandeur professionnel se présentant à l’entretien d’embauche, litanie de connaissances inutiles de celui qui au moins laisse éclater toute sa motivation.
De bout en bout, Thomas Fersen nous offre de sa voix toujours à la fois légère et rocailleuse divers tableaux au charme suranné, causant d’un curé baigneur, de chaussures en cuir d’anguille, de boxe à l’anglo-saxonne, de pingouins des îles.
Des textes portés par une musique diablement rétro, sacrément sixties, à écouter le «petit baiser» de Thomas Fersen, on pense immanquablement à un fameux chien estampillé 1965 chanté par Nino Ferrer. Avec l’orchestre de The Ginger Accident, Thomas Fersen apporte à nouveau un salutaire coup de frais sur la chanson française qui ne renie pas ses origines.
Votre serviteur n’en attendait pas moins d’un Parisien qui s’est offert une maison dans le Finistère, un far west que l’on croise encore ici dans un album enregistré dans les Côtes-d’Armor voisines. Mais je m’égare. Bon, en attendant un passage à Landivisiau (décidément …) le 30 novembre, Thomas Fersen monte sur scène dès le 11 octobre, pour passer par le Casino de Paris le 26 novembre. Je l’y attendrai de pied ferme, tant l’artiste trimballe habituellement en concert un univers attachant de douce folie.
Les dates de la tournée sur le site de l’impeccable label Tôt ou Tard
J’ai fait connaissance grâce à cette chronique, c’est un régal.