Pierre Lapointe, un piano sous le bras

Fantasque et fantastique artiste québécois, Pierre Lapointe  nous rend visite. Une de plus, et on ne s’en lasse pas. Car cette fois le pas encore trentenaire pose simplement son piano sur scène en guise de formation musicale, le 7 février au vénérable Théâtre de l’Atelier. 

«Seul au piano», et vogue le navire, celui des amours perdues, de la liberté au bout du chemin … bref, au fond, encore un chanteur pseudo-romantique à Montmartre, propre à emporter les suffrages des oreilles faciles et des jeunes adoratrices ? Pas que. Car les compositions font mouche, et Pierre Lapointe assume très bien de ne pas se piquer de combat social ou politique. On ne refera pas le monde à l’Atelier, c’est dit, pas même ne réclamera-t-on l’avénement du Québec libre. D’autant que les textes ne déméritent pas, de la «Place des Abbesses» (en voisine) du premier album aux «Sentiments humains», titre du dernier en date, en passant par le sommet de «La forêt des mal-aimés» où l’on se perd «deux par deux rassemblés» ou en compagnie du «Lion Imberbe».

Car l’artiste est bien bavard sur scène, ce qui en l’occurrence est un réel cadeau à l’auditoire, face à tant de groupes qui semblent si distants et seuls au monde. Pierre Lapointe cause beaucoup, et on s’y laisse prendre, quand bien même les interludes sont également et sans doute longuement peaufinés, le «show» est professionnel jusqu’au bout des touches noires et blanches, peu de place au hasard.

En somme, on ne risque que de passer une bonne soirée, entre mélodies poignantes et traits d’humour par ce beau gosse méconnu de ce côté de l’Atlantique mais prophète en son pays, où il cumule les prix ou les passages aux Francofolies de Montréal. Pierre Lapointe amènera à Paris son délicieux accent de là-bas.

 Pierre Lapointe seul au piano, au Théâtre de l’Atelier, le lundi 7 février

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