Revival photographique dans le Caucase

Faute de place dans le pourtant vaste et bel hôtel de la Fondation Calouste Gulbenkian, les « souvenirs photographiques » du Caucase sont disséminés à tous les étages. Ce qui permet, et là c’est un avantage, de visiter ce lieu où tout est orienté vers la culture ce qui nous soulage un peu de tout ce qui nous accable. Très bonne idée d’expo car…

…elle est inspirée du voyage dans le Caucase que fit, en 1891, celui qui allait devenir un magnat du pétrole et un collectionneur d’art, Calouste Gulbenkian. C’est d’ailleurs comme cela, en sillonnant la Transcaucasie et singulièrement les champs pétrolifères de Baku qu’il eut une inspiration industrielle qui devait faire de lui un homme richissime. Il fit aussi de ce voyage un livre, « La Transcaucasie et la péninsule d’Apchéron-souvenirs de voyage ».

Eh bien voilà qu’il y a peu, deux photographes, Pauliana Valente Pimentel et Sandra Rocha, ont refait le voyage de Calouste pour donner à voir quelques réalités caucasiennes d’aujourd’hui.

Arménie. Caucase, Souvenirs de Voyage (2009) © Pauliana Valente Pimentel, Courtoisie de l’artiste

Dommage, il y a trop peu de tirages. Tant mieux car au lieu de se disperser pour mieux les voir toutes comme dans toutes les exhibitions profuses, l’on peut davantage se concentrer sur les grands formats accrochés dans tous les endroits disponibles, du bas de la cage d’escalier jusqu’au mur juste en face de l’ascenseur.

Et cela donne cette très belle photo d’Arménie prise en 2009 par Pauliana Valente Pimentel. Un beau paysage préservé si ce n’est qu’il est grevé par deux containers, volumes indistincts qui ne font que souligner la beauté des lieux tandis qu’un faisceau de fils électriques en accroît la perspective.

Il y a aussi cette singulière photo de Géorgie prise par Sandra Rocha. Les immeubles d’une ville inconnue sont gris, comme touchés par une pluie de cendres.

Géorgie 05, du projet Caucase (2009) © Sandra Rocha, Courtoisie de l’artiste

Et une femme vue de dos dans une robe en vieux rose fait toute la différence en donnant du charme à un quartier semble-t-il abandonné. Le travail de cette photographe inspirée se retrouve aussi dans ce qui pourrait être une mariée mais ce n’est pas précisé, où dans cette scène de café où l’ennui perceptible fait comme un enchantement visuel.

On ne peut pas tout dire de cette exposition à l’abri de la foule mais si réussie. Tout le monde ne va pas pique-niquer le week-end dans le Caucase et la découverte s’ajoute ainsi au plaisir de profiter de la qualité indiscutable du travail photographique présenté.

PS : Monter et descendre dans cet hôtel particulier pour voir les photos du Caucase oblige le visiteur venu exprès à passer et repasser devant une exposition centrale dévolue à la « poésie et arts visuels du XXe siècle au Portugal ».  Une fois rassasié (ce qui veut dire aussi frustré) de ces belles images du Caucase, on pourra passer dans cette salle et s’en servir de sas de décontamination tellement elle est intéressante avec une profusion de dessins d’artistes portugais tout à fait agréables à découvrir. Cherchez celui qui s’est sans doute inspiré de Cocteau et cet autre qui a sans doute trouvé son inspiration dans les techniques calligraphiques d’Apollinaire.

Jusqu’au 30 mars

 

 

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Une réponse à Revival photographique dans le Caucase

  1. VALENTIN dit :

    les photos sont en effet magnifiques, et la dispersion permet de découvrir une belle surprise au fil de la montée.
    la seconde expo, (ex-poétique) est aussi très intéressante, on y découvre de jolis vers…
    « les murmures des mures mures »…

    et en prime l’entrée est libre, alors on y retourne quand vous voulez…

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