Cecilia Gallerani s’impose à Londres

Il est permis de penser que les londoniens ont beaucoup de chance. L’exposition de la National Gallery qui s’intéresse au séjour milanais de Leonard de Vinci à la fin du 15e siècle comporte le portrait de Cecilia Gallerani (ou la Dame à l’hermine). Cette œuvre étourdissante d’élégance fait partie des rares portraits de femme réalisés par le peintre.

Si l’on excepte sa main qui n’a pas l’air d’être celle d’une jeune fille, si l’on soustrait l’hermine dont le rôle -du moins esthétique- est mineur, il reste ce visage au raffinement et à la jeunesse mortellement enchanteurs. D’ailleurs dans sa livraison de décembre, sur sa couverture, le mensuel Connaissance des arts ne s’y est pas trompé, en recadrant la toile à hauteur de cou. Et l’affiche de l’exposition visible sur le site web du musée a fait de même.

Cecilia Gallerani par Leonard de Vinci. Musée de Cracovie. Source: Wikipédia

 

Il s’agirait donc de Cecilia Gallerani, très jeune maîtresse de Ludovic Sforza, duc de Milan. On peut cependant considérer comme un début d’attestation la lettre de Isabelle d’Este (la sœur cadette de Béatrice d’Este qui épousera Ludovic Sforza) datée de 1498 et qui demande à Cecilia de lui adresser la toile.

Peu importe. Ce qui est merveilleux dans ce visage c’est la saisie d’un visage probablement transfiguré par  un état amoureux. En Italie, on appelle cet état l’innamoramento. Et il est loisible de supposer à regarder ce visage, qu’au contraire de ses autres portraits de femmes, l’ingénieur Leonard de Vinci n’en était pas lui aussi un peu tombé sous le charme. Face à Cécilia Gallerani en tout cas, le peintre se surpasse.

Si l’on en croit sa fiche Wikipédia, la liaison de cette jeune femme avec Ludovic Sforza prit fin en 1492 après qu’elle eut accouché d’un fils nommé César et alors que son amant s‘était déjà marié depuis deux ans avec Béatrice d’Este.

Cette représentation de Cécilia est tellement troublante et donc réussie, que l’un des restaurateurs ayant eu à intervenir sur la toile, a cru bon d’y inscrire (toujours d’après la fiche Wiki) qu’il s’agissait de «LA BELE FERONIERE, LEONARD DAWINCI». Pour son excuse, les deux portraits avait été peints sur du bois de noyer provenant du même tronc d’arbre. Mais la belle, c’était bien la première tandis que la seconde, était un brin plus sévère.

L’exposition de la National Gallery s’achèvera le 5 février.


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3 réponses à Cecilia Gallerani s’impose à Londres

  1. Bruno Philip dit :

    Contaminant

  2. de FOS dit :

    Comment ne pas tomber sous « son » charme ?

  3. Un de nos amis lecteurs que nous remercions, nous a fait parvenir le commentaire suivant:

    « l’un des rares portraits de femmes… »: pourquoi ne pas dire qu’ils ont été si rares qu’on n’en dénombre que quatre dont ceux très connus de La belle ferronnière et de la Joconde. Sans parler de « la bella principessa », propriété d’un collectionneur américain dont l’attribution à Léonard fait toujours débat parmi les grands experts mondiaux, et qui serait le portrait d’une fille illégitime de Sforza.
    Détail utile également: La belle ferronière a été, comme Cécilia Gallerani, la maîtresse de Ludovic Sforza.

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