La Bibliothèque nationale de France, Site François Mitterrand, expose jusqu’au 16 janvier 2011, avec le concours de la Fondation Hartung-Bergman, l’œuvre gravée du peintre Hans Hartung (1904-1989). D’origine allemande, Hans Hartung s’est imposé comme un des plus grands représentants de la peinture abstraite et plus particulièrement du courant de l’abstraction lyrique ainsi dénommée par opposition à l’abstraction dite géométrique. Défense de l’individualité, spontanéité, volonté d’expression pure, liberté du geste créateur et du sujet, tels étaient les fondements esthétiques de ce mouvement né dans les douleurs de l’après seconde guerre mondiale.
Des premières eaux-fortes datées de 1927, encore marquées par l’expressionnisme, aux lithographies de la fin des années 1970, cette rétrospective montre de manière très complète l’évolution du travail de l’artiste quant à son œuvre imprimée. Notamment ces incessants « allers et retours » que le peintre, toujours à la recherche de nouvelles expérimentations, pratiqua à travers les différentes techniques de l’estampe, du dessin et de la peinture.
Dans les années cinquante apparaîtront ces grands traits noirs en faisceaux tendus ou en arabesques rageuses. Le geste, recouvrant ou rayant la surface, ici, fait signe. « Avec la lithographie, je peux travailler très vite, je reste en contact avec moi-même, je réalise l’union du trait rapide et de la matière granuleuse… ».
Dans les années soixante, Hartung, sur une surface utilisée de manière plus homogène, déploiera de superbes et subtiles transparences. Prolongeant son exploration de l’outil, durant les années soixante dix, le peintre reviendra au signe mais cette fois en utilisant directement le rouleau lithographique.
Lithographie. Hartung 1973. ADAGP, Paris 2010
A noter, si l’on veut emporter un peu d’Hartung chez soi, la présence d’un beau catalogue, ce qui n’est pas si courant par les temps actuels…
Vue de l'exposition. Photo Pierre Chiquelin
