Oublié sous une étagère, au sein de vieux classeurs suspendus qui prennent la poussière dans notre mémoire, le mode d’emploi a resurgi instantanément. S’agissant du simple pliage d’une feuille de papier afin d’obtenir un bateau, on n’ose en effet parler de mode opératoire tellement l’expression vole désormais en zigzags incontrôlés au-dessus des plateaux télé. Quoiqu’il en soit, en cinq minutes chrono et comme au cours moyen, le bateau était revenu en trois volumes, mentalement ponté en acajou. Ce n’était pourtant pas gagné. Car après l’enfance, les adultes ont tendance à oublier et passer à autre chose, aux diplômes par exemple. Sauf en Asie où le pliage, notamment au Japon, a nombre d’adeptes de tout âge. Il est vrai que lorsque l’on plie, cela donne une contenance, cela permet de sauver la face et, par les temps qui courent, garder une contenance, c’est quasiment une mesure de self-défense. Sans être asiatique, en France nous savons quand même ce que plier veut dire, jusqu’à être plié de rire, c’est vous dire que sur la question, nous avons un peu de répondant. Et assis sur nos pliants, quand sonne l’heure de la collation et que vient le moment de plier les gaules, nous déplions nos jambes et rentrons chez nous d’aplomb.
Ce petit mot pour confier à nos lecteurs que nous prenons nos vacances de printemps (de Pâques) jusqu’au 21 avril et que nous serons très heureux de les retrouver dès le lendemain, bien repassés et donc sans un pli. PHB