Après New York, Londres et Milan, c’est au tour de Paris de vivre au rythme de la mode, le temps d’une semaine. Mais grâce aux chapeaux du styliste anglais Piers Atkinson (vus à la Fashion week à Londres) et à sa collection automne hiver 2011 intitulée « Paris », c’est pour toujours que la capitale française est à l’honneur. Et pas n’importe quel Paris, celui des nuits enfumées et palpitantes de la rive gauche des années 30.
Ce n’est pas d’une boîte que sort le génie de Piers Atkinson mais d’un chapeau. Et particulièrement de ceux qui constituent sa collection automne-hiver 2011 tout simplement intitulée «Paris». Mais il ne s’agit pas du Paris que l’on atteint en 2h15 de Saint-Pancras mais d’une célébration du Paris des années 30, de têtes à têtes nocturnes dans des troquets un brin mal famés, d’amoureux qui s’embrassent sur un banc à la tombée de la nuit, de travestis qui se produisent tard dans la nuit dans des cabarets au fin fond de ruelles louches.
Le créateur anglais, originaire du Norfolk et qui a fait ses armes avec, entre autres, le fameux chapelier Stephen Jones, signe une collection aux couleurs profondes et naturellement sombres d’un Paris brumeux que l’on imagine à peine éclairé du halo des lampadaires. Quant aux formes et aux ornements des chapeaux, ils évoquent un Paris nocturne, un soupçon décadent et en pleine ébullition artistique et créative : les plumes de la stripteaseuse, le voile de la femme fatale et le fameux néon «Paris» à la typographie années 30 fixé sur un tout petit bout de chapeau d’hôtesse.
Les créations de Piers Atkinson ont beau être incontestablement modernes, elles portent également un côté rétro qui nous transporte dans le Montparnasse de Kiki et d’un jeune Brassaï, fraîchement émigré de Hongrie. Un photographe que le designer anglais admire et dont il s’inspire dans ses créations mais aussi dans la façon dont il les met en scène : photos, vidéos, choix des mannequins…
Au Paris rive gauche de l’entre-deux guerres, à la fois obscure et pétillant de nouvelles idées, Piers Atkinson mêle son extravagance britannique et sa témérité artistique comme en témoigne cette paire de cerises noires que l’on imagine juteuses, plantées sur un serre-tête en cuir. Surdimensionnées, elles font la taille d’une pomme et on croquerait presque dedans… Près d’un siècle après le temps des cerises et des grandes années du Montparnasse de Kiki, Brassaï et toute la clique, Piers Atkinson crée une collection que les protagonistes de l’époque auraient probablement portée ou dont ils se seraient eux aussi inspirés. Chapeau !
Il existe sur Youtube une vidéo assez Rock and Roll sur le sujet…
J’adore les chapeaux ! Dommage qu’on n’en porte pas plus souvent… Ces cerises sur le chapeau (un serre-tête) sont à croquer, encore qu’elles évoquent davantage pour moi le fameux gâteau « forêt noire » que la Lutèce des années 30 !