En marge du circuit officiel des expositions, il y a des artistes qui, généreusement, occupent provisoirement des murs inoccupés. Ces œuvres destinées à périr, réussissent au moins à distraire le regard, dans un environnement pariétal souvent figé. Et l’on se dit, tiens, voilà qui est piquant.
C’est particulièrement vrai pour cette œuvre en papier, incrustée dans un mur dégradé de la rue de Thionville (on aimerait connaître le nom de l’auteur), photographiée le samedi 30 octobre à Paris. Il y a là, entre ce cerf et cette petite fille à l’arc, comme de la poésie enfantine avec une touche de magie façon Miyazaki dans la Princesse Mononoké.
Ou encore cette affiche repérée le même jour sur un mur ou toutes les précédentes ont été arrachées. Au croisement de la rue des Pyrénées et de la rue de Belleville, quelqu’un en a collé une toute fraîche représentant une peinture allégorique taguée d’un « no culture » par un petit prince coiffé d’un iroquois.
Le tout est marginal, sans importance, voué à disparaître. Mais on les regarde quand même, cédant en cela à l’invitation des auteurs.