La vie parisienne est heureusement agrémentée de ce qu’il est convenu d’appeler le « street art ». Des artistes s’approprient les murs, les trottoirs, les bouches d’aération, le plus souvent au moyen de collages qui interpellent le regard des passants en manque de fantaisie…
Ainsi ces drôles de petites bêtes, dans le 20e arrondissement, rue des Rondeaux (20e), qui surgissent du trottoir pour s’infiltrer dans un soupirail. En regardant cette vie anecdotique -comme la baptisait Apollinaire- on ne peut qu’éprouver de la sympathie à l’égard de ceux qui trouvent l’idée, la travaillent, l’élaborent et puis l’appliquent dans une démarche finalement généreuse parce que gratuite.
Il y a les indépendants et aussi ceux qui se revendiquent d’un mouvement qui s’intitule « street art with no borders » (l’art de la rue sans frontières) ainsi cette femme collée-lovée au pied d’une publicité d’un mur de la rue Saint-Martin. Et estampillée en bas à droite « street art etc…) S’y ajoutent des restes déchirés de précédents passages, lesquels, amalgamés par leurs lambeaux, font œuvre multiple.
L’œil finit par dénicher d’autres détails urbains qui ne sont pas censés être le résultat d’une initiative artistique, comme cette armoire électrique camisolée et recouverte de bandages d’alerte sur les risques du courant haute tension, ce qui n’a pas pour autant découragé hommes ou bêtes de se soulager au pied même du danger.
A côté de cette vie artistique, expressive, libre enfin, il y avait également à découvrir ce 10 mai en début de matinée, une drôle d’idée venue du maire du 2e arrondissement Jacques Boutault et de Henri Van Melle , président de l’association Mare Nostrum. L’objet de cette idée était visible au pied de l’extraordinaire tour de Jean Sans Peur, rue Etienne Marcel. Les trois photos de l’artiste-photographe Dorothée Smith, collées sur des panneaux électoraux, s’inscrivent dans une exposition baptisée «Premier Tour» et «a pour ambition de collecter les regards de jeunes photographes sur la ville, mais également sur les conduites, les pratiques et les détournements qui s’insèrent dans cet espace urbain». Dorothée Smith a répondu favorablement aux commissaires de l’exposition car, précisément, a-t-elle confié aux Soirées, elle aimait «cette idée d’appropriation de ces espaces de campagne».
L’ambition des organisateurs où figurent aussi la Gallery S. Bensimon et la revue Entrisme est «d’insérer l’art contemporain dans la ville, supprimer les intermédiaires et les barrières séparant trop souvent oeuvres et publics en offrant parallèlement à une jeune génération de photographes une exposition de grande ampleur, en termes de visibilité comme d’espace».
On ne saurait être plus encourageant. Pour ceux que ça intéresse, le vernissage est prévu le 12 mai à la mairie du 2e arrondissement au 8 rue de la Banque et un vote sera organisé au près du public de Premier Tour pour désigner un lauréat. C’est jusqu’au 22 mai.
Espérons que les collages sauvages survivront à ce début d’organisation du « street art ».
Et pour prolonger l’aventure Street Art, rejoignez-nous le 26 mai prochain à La Bellevilloise, pour la soirée de lancement de l’ouvrage L’ART SE RUE, aux éditions h’Artpon.
Au programme : vente et dédicaces des ouvrages par les artistes (Ella&Pitr, Titi From Paris, Rero, Ludo, YZ, Thom Thom…), performances live et débat sur le thème : « Le Street Art contemporain. Définition(s) et enjeux ».
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Well, all things considered…
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