Il court, Robert, il sautille, il est à fond, comme dans une urgence permanente. Robert Combas est littéralement « habité » par son œuvre et c’est tout naturellement qu’il a accepté l’invitation du Conseil Départemental de l’Essonne à venir habiter le domaine de Chamarande.
Il a pris les choses au pied de la lettre Robert, et il a vu les choses en grand. D’abord le château et ses deux lions qui accueillent le visiteur de chaque côté de l’entrée. A l’intérieur il a meublé entièrement les salles du rez de chaussée à sa façon, avec ses meubles « déjantés » créés spécialement pour l’occasion en aluminium peint, pour la plupart. Il a fait de la bibliothèque son cabinet de curiosités, un assemblage personnel d’objets hétéroclites à tendance « Art Brut ». Il n’a pas oublié la salle à manger avec sa table monumentale pas plus que la chambre à coucher avec son lit magistral. De nombreux portraits géants (2m x 0,80) de création récente également sont posés sur le sol comme dans un atelier, portraits de femmes voilées/dévoilées et de Geneviève, sa compagne, sa muse, son modèle. Il sait aussi surprendre son petit monde là où on ne l’attend pas: pour l’immense fresque (3 m x 2 m) réalisée in situ et d’une seule prise sur le mur de la galerie de droite du château, il abandonne soudain la couleur pour le noir et blanc sur le thème volontairement simple de la femme et la guitare.
Robert Combas, 60 ans, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, est une des figures majeures de la Figuration Libre qu’il réinvente sans cesse depuis maintenant 40 ans. Très tôt il est repéré par Yvon Lambert et Léo Castelli à New York. Il participe aux deux manifestations majeures de 1982 et 1984 qui confrontent les artistes français aux américains Keith Haring, Jean-Michel Basquiat à New York puis au musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Depuis, il a suivi sa route semée d’expositions et d’événements dans le monde entier et il fait désormais partie du « top ten » des artistes bankables français vivants, ce qui n’est pas le moindre de ses mérites.
A Chamarande, Robert ne s’arrête pas aux murs du château. Il invite le visiteur à un spectacle total car la musique fait partie intégrante de son travail, dès le départ quand en 1978 il avait créé le groupe de rock « Les Démodés » avec Ketty Brindel et Buddy Di Rosa.
En fin de soirée rendez vous sur scène. Robert se transforme en rocker avec son complice Lucas Mancione. Ils forment à eux deux le groupe des « Sans pattes » (les cheveux, pas les jambes) et nous entraînent au bout de la nuit dans leur concert performance. Paroles, musique, vidéo, un enchaînement de « tableaux vivants » colorés au rythme des guitares -parfois en carton (!) -, de la mandole et du buzuki.
Robert est infatigable. Il ne sait plus s’arrêter. A peine le concert est-il fini, que les façades du château s’embrasent pour un spectacle, une explosion de sons, d’images et de lumières, révélant sa générosité et sa parfaite maîtrise du « Maping video ».
Et c’est à Chamarande, après 30 ans de vie commune que Robert a demandé la main de Geneviève. Et d’après nos informations, elle a accepté. Tout va bien.
Marie-Pierre Sensey
Jusqu’au 1er octobre 2017
Pas Droit Intervention de Robert Combas
Domaine Départemental de Chamarande
38 rue du commandant Arnoux
91730 Chamarande
Album vinyl des Sans Pattes « Notre renaissance » chez Because Music
Bonjour Madame Sensey,
Responsable des expositions au domaine de Chamarande, j’ai lu votre article, il est très bien et vous avez parfaitement senti l’état d’esprit du projet de Robert Combas pour notre site.
Est-il par contre possible d’apporter une petite modification à votre article, le domaine n’appartient pas au conseil régional mais au conseil départemental de l’Essonne ?
Bien à vous,
Julie Sicault Maillé
Merci Madame c’est corrigé. PHB