1515 avant Marignan

"La louve". Photo: LotUne leçon d’Histoire, une histoire passionnante. C’était il y a cinq siècles, avant même la bataille de Marignan. Tout juste avant. François 1er n’est pas encore roi. Et « La Louve » se plaît à nous faire douter qu’il va l’être. La pièce, actuellement présentée au toujours recommandable Théâtre La Bruyère, nous conte ce moment historique précis des derniers jours de Louis XII.

Ce dernier nous a quitté sans descendance mâle. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. L’auteur et metteur en scène de « La Louve », Daniel Colas, respecte la vérité historique pour nous embarquer dans cette aventure méconnue. Dans cette comédie des coulisses du pouvoir, des coups bas, de la jeunesse insouciante, de la vieillesse impuissante. C’est tour à tour sérieux et drôle, les costumes ont l’étoffe qui convient, le décor est dépouillé, constitué pour l’essentiel d’une grande glace fumée qui occupe tout le fond de scène.

Le voyage est plaisant. Daniel Colas fait simple et efficace. Ambiance de fin de règne, donc. Qui donc prendra la place de ce Louis XII qui n’en finit pas d’agoniser ? Daniel Colas réussit son coup car on oublie la grande Histoire pour s’accrocher à la petite histoire des prétendants, et rien n’est gagné pour François d’Angoulême.

Ce grand dadais de vingt ans a bien de la chance dans cette course de pouvoir compter sur sa mère Louise, qui le couve (ah, La Louve, c’est elle). Lui est pour l’heure plutôt intéressé par toute jeune femme passant alentour. Il envisage tout de même le contact charnel avec Marie d’Angleterre, mais oui, Marie, la belle et troisième épouse de son beau-père, Louis XII, donc, le père de son épouse Claude, si, si, la fille d’Anne de Bretagne (Ah, Bretagne chérie, Bretagne française à présent, mais passons …), Anne de Bretagne, donc, précédente épouse du roi. Vous suivez ? Bien sûr, … car ce n’est que la véritable Histoire de France. Les Valois valent bien les Gaulois.

Byam

Direction rue La Bruyère, accueil agréable, ah, tiens, très bien, ça fait du bien. Les spectateurs mesurant plus d’un mètre quatre-vingt et qui sortent du théâtre les genoux en compote, ou ceux mesurant moins d’un mètre soixante-dix et qui dans le noir voient d’abord la tête de leur voisin de devant, ceux-là sont priés de ne pas se plaindre. Car ils sont prévenus. Allons, Byam, rabat-joie, ce sont les charmes du spectacle vivant …

"La louve". Photo: Lot

« La Louve ». Photo: Lot

N'hésitez pas à partager
Ce contenu a été publié dans Théâtre. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à 1515 avant Marignan

  1. philippe person dit :

    Bravo, Byam, pour votre réflexion sur les grands au théâtre (surtout dans les théâtres à l’Italienne). Moi, je frôle les 1,90 m et je vais au théâtre trois ou quatre fois par semaine ! J’ai les genoux douloureux… et l’on dit que la critique de théâtre est un métier de feignants !
    J’ai essayé de convertir mon fils au théâtre, mais 1,95 m à 14 ans, ce n’est pas fait pour le « spectacle vivant »… Il avait adoré « Le système Ribadier » à la Pépinière mais ces jambes s’en souviennent encore plus que sa tête… Alors, il fait du basket…

    Pour « La Louve », c’est sympa… Mais ce n’est quand même pas de la « grande Histoire ».. Une gentille « historiette », si on veut..
    Remarquez, je lis et relis les « Historiettes » de Tallemant des Réaux… Je vous les conseille si vous avez aimé « La Louve ». On apprend tous les potins du temps de Louis XIII. Ça repose des Pitt-Jolie…

  2. Steven dit :

    Alors cette fois ça y’est mr. Byam vous êtes revenu. Bon séjour en surface. S.

  3. Marie dit :

    Yes, Byam is back !

Les commentaires sont fermés.