Nous nous croisons de temps en temps, c’est dire jamais. Il revient toujours d’un quelque part. Marc Mangin nous rapporte de quoi voir. Il arrive dans l’histoire des pays, que sans trop comprendre pourquoi, un espace temps coiffe d’une cloche invisible tout un peuple. Alors on guette de l’autre côté de la frontière un signe, mais tout est immobile.
Marc Mangin a longé la frontière entre les deux Corées. C’est un photographe comme il en existait autrefois. On l’a oublié, quand il existait encore des appareils photos rapporter des images était une aventure qui ne s’arrêtait pas à l’envers de l’objectif. Maintenant, on téléphone des images, ça peut-être utile, sur le moment, après ? Pas grave ; d’ici quinze ou vingt ans le numérique comptera ses numéros différemment… et les albums photos du futur seront encore plus maigre que ceux de nos grands-parents.
Marc Mangin pense comme autrefois pensaient les photographes, ceux de l’argentique. Je dis ça, mais je n’en sais rien. Maintenant quand on téléphone des centaines de photos, bon nombre seront perdues parce que la batterie, parce que les SMS qui tombent à flots, que les MMS sont trop lourds… Le voyage devient brouillon, quelque part il s’annule même.
A l’époque des pellicules argentiques, la photo s’écrivait, sur l’instant, évidemment, dans l’attente du tirage, ensuite, le temps de rentrer chez soi. «Je n’ai aucun moyen de vérifier ce que j’ai photographié, une façon de refaire le voyage. »
Le temps pour les lignes de fuite venues de Corée s’emparer de la photo d’où justement quel que soit l’angle, on s’aperçoit que l’on ne peut pas fuir.
B.S
South of the Border/Marc Mangin/Sipayat
( Lire aussi la passionnante préface de Anne-Marie Jouve-Balédent)
Jeux de Manille
L’action se déroule à Manille. Deux flics, l’un philippin l’autre américain, se disputent la conduite d’une affaire. L’occasion de revisiter les relations américano-philippines (tout aussi ambigües que les relations franco-africaines) et de s’immerger dans les quartiers populaires de Manille, ville tentaculaire où l’on disparaît facilement sauf, bien sûr, lorsque l’on est blanc et que l’on chausse des santiags. Le capitaine Sarmiento, appelez le Totoy, comme tout le monde, navigue dans cet univers comme un poisson dans l’eau. Rien ne lui échappe…
B.S
Le Théorème de L’Archipel/Marc Mangin/Sipayat
A noter également
Amours perdues
Florence mène une vie sentimentale décousue. Depuis sa jeunesse, elle a rompu avec sa famille. Lors de l’enterrement de sa mère, Florence renoue avec son père qu’elle ne voyait plus. Ensemble, ils tissent un lien un peu fou, étrange, osent enfin s’aimer et se le dire. Et ce sentiment bouleverse la narratrice : ne détestait-elle pas son père jusqu’à présent ? Et lui, ne l’ignorait-il pas ? Que se passe-t-il ?
La mort de sa mère ne se contente pas de mettre à nu des sentiments enfouis, elle ouvre aussi la boîte de Pandore sur un secret de famille datant de 1943. Un secret aussi incroyable qu’effroyable et dont son père est le seul à détenir la clé.
B.S
Je n’ai jamais eu de petite robe noire/Roselyne Madelenat/Hugo+Roman
Hello, un blog très juste.