Spécial climax à l’espace Fondation EDF

Le cube à nuage. Tetsuo Kondo. Photo: PHB/LSDPLhomme nest pas lami du climat et dans une certaine mesure, lexposition en cours à l’espace de la Fondation EDF le lui rappelle à travers lœuvre centrale. Limmense cube transparent qui occupe une bonne partie du hall dentrée nest en effet pas accessible à plus de deux personnes. Un vigile sassure que ce quota est respecté. Une fois à lintérieur, on emprunte un escalier qui mène au milieu dun nuage artificiel un peu suffocant ce qui ne fait que lon ne prend pas le temps de méditer. Mais cest rigolo.

Il paraît que nous sommes entrés dans l’ère de lanthropocène, cest à dire une période où lhomme est tellement dominant quil serait devenu un variable aussi puissant que la tectonique des plaques sur les modifications apportées à son astre (1). Nous serions donc sortis de lholocène, une période aussi frivole que permissive, transit qui donne en tout cas toute sa légitimité à cette expo Climats artificiels” un genre de climax,  sise dans ce vieux local EDF au cœur des beaux quartiers de Paris, rue Récamier. Lentreprise en profite pour faire passer le message quelle soutient une économie bas-carbone, nouvelle morale à laquelle il va falloir shabituer dans notre vie de tous les jours. Ainsi, la vieille expression baisse un peu labat-joursinscrira à coup sûr dans l’étiquette dun monde sous-carboné. Beaucoup, de ce côté, reste à répertorier.

Ici, rue Récamier, dans cette ancienne sous-station électrique, la thématique climat est un peu éthérée, très conceptuelle, un peu trop légère parfois et relevant plus généralement de ce que lart contemporain fait de mieux et disonsde moins mieux.

Photo: PHB/LSDP

Spencer Finch. Détail. Photo: PHB/LSDP

A chacun son avis mais il y a de quoi ne pas être proprement emballé par ce bouquet de ballons bleus. Il a été réalisé par un certain Spencer Finch en 2004, qui se pique dans son travail, de météorologie. Là où son bleu fait sens, comme dans un vitrail de Chartres, cest quil est le résultat dun enregistrement colorimétrique de la couleur du ciel le 21 novembre 2004, à Coney Island et alors que lhorloge de la plage marquait 13h14. Son bouquet de ballons dès lors, nest plus nimporte lequel bouquet de ballons.

Dans le genre super conceptuel, cest à dire quau fond on samuse sans forcément se moquer, il y a aussi cette cacahuète en taille réelle fichée sur une épingle comme un papillon sur fond blanc. Là aussi cest la notice en bas à droite qui vient à votre secours puisquelle nous apprend quil sagit de nuages avec leur ombre (Clouds with its shadow). Nuage le mot est lâché et lœuvre un brin minimaliste devient du même coup en règle avec ce thème sûrement inépuisable du climat artificiel.

Marina abramovicc. Clouds with its shadow. Photo: PHB/LSDP

Marina abramovicc. « Clouds with its shadow ». Photo: PHB/LSDP

Certes réunie par une même idée, la collection présentée est un peu hétéroclite  et, ce nest pas plus mal, car cela produit autant de ruptures bienvenues. Il y a des photos, des sculptures, des réalisations graphiques et vidéo-graphiques, sans compter quelques installations comme ce tourbillon deau perpétuel que chacun sapplique à filmer.`

On pourra également samuser de ces deux vues de Paris dont lambiance serait devenue tropicale. Lidée est un peu facile mais toujours bonne à prendre comme sur un stand de barbe à papa et mon Dieu, de vue en vue et de trouvaille en trouvaille on ne sennuie pas vraiment, la surprise déclenchant lenvie den dénicher une autre.

Cette exposition gratuite au centre de la Mecque du shopping, permet quoiquil en soit de se ressaisir les méninges après une descente au Bon Marché et aussi de se préparer à la grand-messe de la Cop 21, visant précisément à faire de notre climat dissipé, une ambiance plus conforme à lidée que nous nous en faisons.

PHB

(1) Lire à ce propos « L’Atlas de la révolution climatique », un hors-série de l’Humanité assez bien fait.

Jusqu’au 28 février

Chris Morin. "Paris Opéra Garnier Ballet. Photo: PHB/LSDP

Chris Morin. « Paris Opéra Garnier Ballet. Photo: PHB/LSDP

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2 réponses à Spécial climax à l’espace Fondation EDF

  1. edouardgunther dit :

    Bonjour,
    J’ai eu la chance de pouvoir voir l’exposition. Il est vrai que l’homme est la principale contrainte à la transition énergétique et pour l’environnement les mesures mettent du temps à se mettre en place.
    Ces photos sont le reflet de nos comportements. Si on regarde de plus pret (http://www.fournisseur-energie.com) des mesures sont prises par nos fournisseurs d’énergie mais clairement pas appliquées!

  2. Juliette Pinard dit :

    « L’Homme est tellement dominant qu’il serait devenu une variable aussi puissante que la tectonique des plaques », c’est vrai que le géant EDF n’a pas beaucoup aidé à la transition énergétique, mais on les voit de plus en plus se dirigé vers le vert avec Sowee par exemple. J’ai d’ailleurs écris un article sur le sujet https://www.hellowatt.fr/fournisseurs/sowee/tarif-prix-kwh
    où je précise que c’est un effort mais qu’on est pas encore arrivé au résultat attendu !

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