Bien que ce ne soit pas une des pièces vedettes du musée, le casque colonial est un symbole naturel qui figure dans la collection permanente du Musée des années Trente situé dans l’espace (Paul) Landowski. L’éventail des œuvres présentées va de l’architecture au mobilier en passant par les objets et la peinture. Il y a des signatures connues comme Tamara de Lempicka ou Juan Gris mais aussi d’autres moins célèbres qui reflètent globalement une vision d’une société insérée entre un présent toujours très colonial et un avenir qui s’installait à coups d’avions, de machines à écrire et de TSF.
En réalité, le Musée des années Trente, par sa scénographie élargie, puise aux sources du vingtième siècle et s’en va jusqu’à effleurer les années cinquante via sa collection d’objets. L’immeuble côtoie la mairie de Boulogne-Billancourt construite entre 1931 et 1934 par l’architecte Tony Garnier avec cette unité de style propre à cette décade si réussie. Les années vingt/trente comptent et compteront encore longtemps comme une époque extraordinaire pour l’art, l’art décoratif, l’architecture et le design.
Ce musée nous en administre la preuve évidente sur trois larges étages. Comme il convient de commencer par le dernier niveau, le visiteur est assez rapidement accueilli par les maquettes de maisons construites à Boulogne-Billancourt, faisant de cette ville un véritable laboratoire d’idées architecturales nouvelles. Dans le même temps chacun travaillait avec les mêmes codes, donnant une homogénéité très plaisante à ce nouvel élan urbanistique, ce qui fait que l’aéroport du Bourget par exemple dégage un charme équivalent à une villa de la même époque. C’est en considérant l’architecture des années vingt/trente, que l’on mesure mieux les dégâts de la diversité d’aujourd’hui qui confine à des effets de discordance terribles, comme on peut notamment le voir à la Villette où l’association forcée Portzamparc-Jean Nouvel débouche sur un désastre visuel.
Des jouets, des objets utiles, des meubles, il est bien agréable de déambuler dans ce musée et de se laisser gagner par l’ambiance. Ce qui fait que l’art-déco est assez rare et donc très cher dans les magasins d’antiquités, c’est que le mobilier en question n’a pas encore quitté beaucoup de maisons particulières et l’on peut comprendre les différentes familles qui se succèdent dans un même salon, de ne pas vouloir changer d’environnement.
En fait, la seule diversité présente au Musée des années Trente se trouve dans la peinture et dans une moindre mesure dans la sculpture. Il est vrai que la chronologie joue nettement entre cette admirable vue du cimetière de Rabat peinte en 1919 par Marius de Buzon et ce portrait peint en 1929 par Tamara de Lempicka dont l’œuvre générale se caractérise par un assaut de modernité. On est également saisi par la différence entre cette sculpture autoritaire de Raymond Delamarre exécutée en 1930, célébrant la force et l’intelligence pour une commémoration de la défense du Canal de Suez et, la tête toute en sensualité de cette jeune Maure achevée par Marthe Baumel-Schwenk en 1940.
C’est au fond le secret de cet espace attachant. Son organisation, plaçant les années trente au milieu des années précédentes ou postérieures, offre au regard un contraste permanent qui tient le visiteur éveillé et par moments, émerveillé.
PS : Le bâtiment du Musée des années Trente a été construit en 1965. Il contient l’œuvre d’un artiste notamment célèbre pour son Christ rédempteur qui surplombe la baie de Rio de Janeiro.
28 avenue André Morizet ouvert du mardi au dimanche de 11 heurs à 18 heures.
Vous avez raison, ce musée est magnifique. Attention, !!!!!, il ne s’agit pas du Musée Landowski… mais du Musée des Années 30 ! Situé dans l’Espace Landowski .
Graaaaaaave erreur !!!!! vous êtes pardonnés.
Merci cher ami lecteur. C’est corrigé. PHB
Merci Cher Philippe, de nous apporter tous ces jolis articles qui égaient nos matins. Cela change des news catastrophes des autres médias et nous permet d’organiser un agenda culturel de choses à voir pour les semaines à venir. Un peu de couleur dans cette grisaille n’est pas de refus!
Merci à vous. PHB