Connaissance des Arts aère sa formule

Ceux qui ont acheté les premiers numéros de Connaissance des Arts dans les années 50 sont habitués aux évolutions de formule de leur mensuel favori. Ceux qui se demandaient pourquoi le numéro de février était un peu faible sur le fond comprendront mieux pourquoi : une nouvelle formule était en gestation pour le mois de mars.

Toucher à la structure d’un journal relève d’un exercice des plus délicats. Les lecteurs ont leurs habitudes et leurs repères, ils n’aiment pas trop les révolutions. Cette nouvelle mouture est, disons le d’emblée, assez réussie. Dans son éditorial, le directeur de la rédaction Guy Boyer, indique que le mensuel va passer de la posture «un peu stricte de revue», pour une allure «résolument magazine»…Cependant cela revenait à promettre de passer au statut de mensuel qu’il est déjà tant Connaissance des Arts a toujours été un vrai magazine consacré à ce que son titre indique. La revue «un peu stricte» ne sautait pas aux yeux jusqu’ici.

Cette nouvelle évolution éditoriale ne trahit pas ses lecteurs ni son propos d’origine autour du mot «connaissance». Lire ce magazine a toujours permis au lecteur de base d’enrichir sa culture et de découvrir les nouvelles tendances. La différence essentielle de ce numéro de janvier pointe dans l’agrément indiscutable du toilettage avec un système de repérage bien étudié. On s’y retrouve tout de suite.

On critiquera néanmoins les légendes de la rubrique « architecture » qui viennent bêtement manger l’intérieur des photos, une fausse trouvaille, facile à corriger.

Une couverture de Connaissance des arts en novembre 2002, photo: PHB

Ce qui est notable dans ce crû 2011, c’est cette revendication d’ouvrir davantage la revue à l’architecture, au design et à la photographie. Le dosage offert par ce numéro de janvier s’inscrit finalement dans la droite suite voir en deçà de numéros beaucoup plus vieux. Ainsi dans un numéro de mars 1969, on décompte pas moins de 14 pages consacrées à l’architecture contre 4 dans le dernier numéro. Et beaucoup plus récemment, déjà sous la houlette de Guy Boyer, le numéro de novembre 2002 faisait sa cover sur «les clichés choc du Mois de la photo» 14 pages là aussi contre 4 dans le numéro qui vient de sortir. Faire plus et mieux dans ce domaine serait presque un retour aux sources :  le lecteur serait en droit de railler.

Avec cette nouvelle formule, tout en puisant aux mêmes genres éditoriaux, Guy Boyer signe néanmoins une adroite évolution.

 Et le site web du magazine.

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