En faisant un détour samedi 12 février 2011 par le marché aux livres d’occasion de la vieille Bourse de Lille, je suis tombé sur une édition de 1966 du mensuel «Europe» consacrée à Guillaume Apollinaire. Et à l’intérieur, surprise, figurait le fac-similé d’un bulletin d’abonnement aux Soirées de Paris, signé par Jean-Cocteau.
Celui-ci n’a pas dû recevoir beaucoup de numéros de la revue puisque la souscription date du mois d’avril 1914 et que le mois d’août de la même année devait plonger dans le sommeil Les Soirées de Paris pour plusieurs longues dizaines d’années. Ce poème signé Jean Cocteau, inspiré par la blessure de guerre de Guillaume Apollinaire, clôt avec bonheur cette douce semaine consacrée aux 99 ans des Soirées de Paris (le 19 février 1912). Extrait des « oeuvres poétiques complètes », Bibliothèque de la Pléiade:
La croix imprimée aux méninges
Sitôt que s’écartent les linges
Une minerve cherche à fuir
Sous le bouclier de cuir
Ils t’ont retiré l’air de l’os
Et plume à plume l’envergure
Mon cœur vers le tien inaugure
Un nouvel appareil Garros.
L’onde que l’amitié envoie
Et qu’enregistre l’amitié
Echappe à mon oiseau de proie
Prenant par d’éternels sentiers
Elisons ces ondes si riches
Par-dessus les secteurs tonnants
Déjouons les forces, tourmentes,
Aigles d’Allemagne et d’Autriche.
Post-scriptum : voici un lien url conduisant vers un document étonnant de l’INA. C’est une interview de Jean-Cocteau par Jean-Marie Drot. Ce dernier lui dit que c’est tout de même incroyable qu’il ait pu connaître Guillaume Apollinaire. Et Jean Cocteau de lui répondre que ça paraît tout aussi incroyable aux gens lorsqu’il leur apprend qu’il a aussi connu l’impératrice Eugénie. Et cela se passe en 1963. A voir et savourer.
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