Parisien expatrié dans l’Ariège, Cire (l’anagramme d’Eric), nous a fait parvenir sa participation aux 99 ans des Soirées de Paris en réalisant deux portraits de Guillaume Apollinaire forcément inédits.
S’attaquer aujourd’hui au portrait du poète et fondateur des Soirées n’est pas facile. Pablo Picasso, Marius de Zayas, le Douanier Rousseau, Max Jacob et d’autres sans compter les photographes, l’ont fait auparavant.
Pour cette entreprise, cet ancien architecte est parti du constat «que ce dont on se souvient d’un visage ce sont les éléments essentiels» comme les yeux, le nez et la bouche. Et de préciser que Guillaume Apollinaire ayant été mince puis corpulent, la physionomie de son visage a changé avec le temps. Mais l’essentiel est resté.
De fait l’on y retrouve bien Guillaume Apollinaire et sa dimension songeuse, romantique et mélancolique. Ce qui n’était pas toujours le cas bien sûr puisque parmi ses anciens portraits percent aussi fortement l’humour, la facétie, avec un regard tout à la fois curieux et pénétrant.
C’est donc le versant sentimental, ambiance pont Mirabeau, que Cire a choisi. Et cela alors que que son métier d’aujourd’hui, dessinateur de presse en fait un fin praticien de l’humour sur les sujets les plus complexes.
Cire l’ariégeois se caricature d’ailleurs un peu trop sur la page d’accueil de son site internet où il se présente en zébulon potache. Ce faisant il occulte par souci de discrétion, pour qui le connaît un peu, une belle agilité intellectuelle qui lui permet de donner un avis sur les sujets les plus variés. Mais on ne lui en veut pas tant l’autodérision se fait rare de nos jours.
A quoi ressemble le vrai Cire ? Son site internet nous renseigne. On y apprend qu’il aime le groupe Ten Years After, le guitariste Rory Gallagher et…Charlélie Couture, un homme bien plus artiste que chanteur avec des textes puisant davantage dans la poésie que dans la variété courante. Et quand on regarde avec insistance une photo de Charlélie Couture, il y a comme une parenté morphologique et de style avec le dessinateur en exil choisi au pied des Pyrénées.
Enfin Charlélie Couture ayant chanté l’avion sans ailes tandis qu’Apollinaire rêvait de son côté d’un poème pour l’oiseau qui n’a qu’une aile, avec Cire nous restons donc en famille.
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Sensibles et réjouissants portraits