« Poussez-vous un peu là-dedans, on étouffe ! Et toi, la tranche de citron, non mais ça va pas, tu n’es qu’accompagnement, ingrédient de seconde zone, sur le même rang que la carotte et l’oignon ! Vous pouvez tous disparaître du jour au lendemain au gré de l’humeur du consommateur ! Le pacha, ici, c’est moi, même le vin blanc est là pour moi, à mon service. Alors poussez-vous un peu, de l’air ! »
Bruno le maquereau prend ses aises. Mais s’il règne en maître dans sa boîte de conserves, c’est pas le Pérou tout de même, mais plus prosaïquement à ses yeux l’étagère d’un placard de cuisine d’une aimable famille nombreuse de la campagne nivernaise (d’après ce qu’il peut entendre des cris des enfants). Bruno le sait bien, il arrive au terme de son voyage, le voilà rendu dans l’antichambre de l’assiette.
A quelques milliers de kilomètres de là, et quelque peu en amont de la chaîne alimentaire, Martine la petite sardine de l’Atlantique nage sereinement avec toute sa famille (quelques milliers de membres tout de même). Au menu du jour, paisible promenade au large des Acores, découverte de la faune marine pour les plus jeunes, réunion de préparation de la prochaine migration par le conseil des Sages. La belle vie, en somme. Soudain, panique à bord, sauve-qui-peut généralisé, de la proche surface surgit le cruel filet. Trop tard. Adieux bâclés, séparation définitive.
Dans quelques semaines, Léonie se verra empilée juste au-dessus de Bruno, donnant naissance à une grande histoire d’amour impossible. Prenant leur mal en patience, ils n’auront sans doute pas pleinement conscience des trésors d’attention déployés à leur égard par les conserveries françaises de poissons. Ces dernières viennent même de publier une Charte d’engagement. Attrapé Bruno le maquereau, emboîtée Martine la sardine, certes, mais en respectant la charte, afin de garantir naturellement les meilleurs produits aux consommateurs.
Dans un marché, celui de la conserve de produits de la mer, pourtant en croissance, les professionnels français, de Capitaine Cook à Paul Paulet, de la Belle Iloise à Saupiquet, ne peuvent pas se la couler douce. Le territoire national abrite aujourd’hui 16 conserveries (même pas toutes en Bretagne), contre plus de 300 il y a 60 ans.
Pas question donc de se satisfaire d’un engouement historique pour le poisson en conserves, 120.000 tonnes tout de même consommées l’an dernier dans le pays, par 95% des Français qui y voit certainement à la fois un produit anti-crise et une source indéniable de bienfaits nutritionnels (comment, vous ne connaissez pas les acides eicosapentaénoïque et docosahexaénoïque ? mais ce sont les oméga 3 du poisson !!!).
Bref, retour à la charte, réunion des bonnes pratiques des conserveries, qui, à n’en pas douter, font leur possible pour rassurer Martine et Bruno. Les professionnels de la petite boîte clament ainsi leur volonté de notamment garantir une traçabilité rigoureuse, de préserver tant les ressources maritimes que l’environnement, ou d’assurer une sécurité sanitaire optimale. Une profession de foi louable destinée à mettre davantage encore en lumière l’« excellence française », une façon positive de rappeler sans polémiques qu’au large et en usine certaines nationalités ne prétendent pas aller aussi loin pour le bien-être jusqu’à l’assiette de Martine la sardine et de Bruno le maquereau. Pour la bonne conscience et le bon appétit du consommateur.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’usage des conserves métalliques et par extension des bocaux. Il y a des boîtes de conserve dont la carrière s’étend bien longtemps après qu’elle a été vidée de son (hum) lait concentré sucré. Porte-crayons, récipient à clés, pied de lampe, pièce d’art, la boîte de conserve ne demande qu’à servir. C’est pourquoi on hésite toujours un peu avant de la jeter. Car elle porte dans ses gênes une présomption d’usage, tel le tibia de mammouth dont on tirait de très nombreux cure-dents. PHB
Bonjour cela fait rêver comme métier, non? Mettre des thons en boites ?
Enfin pourquoi parler de Capitaine Cook à Paul Paulet, de la Belle Iloise à Saupiquet et pas de vrais conserveurs français ceux qui produisent en france…. cook produit à Plozevet mais Paul Paulet importe toute sa marchandise de thaïlande saupiquet d’equateur de thaïlande et cote d’ivoire
d’autre produisent vraiment en france mais allez savoir pourquoi ils ne sont cités !!!!
Erreur ? Oublis ? ou choix …..
Bonjour et merci jean vannequé de votre commentaire, j’admire votre connaissance du dossier et votre arrogance, voyez comme vous-même ne citez pas l’ensemble des conserveries dans votre démonstration, est-ce une erreur, un oubli, un choix de votre part ? Allez, après Plozévet, peut-être vos pas vous mèneront-ils à Douarnenez ou à Saint-Guénolé …
Et le thon, c’est bon ! Le mettre en boite peut faire rêver effectivement …
Cordialement
Byam
Les meilleures sardine fabriquées en France c’est à Quiberon qu’on les trouve sur le port de pêche face à la criée LA QUIBERONNAISE
A bon entendeur