Approchez M’ssieurs Dames ! Laissez-vous emporter par le tourbillon de l’illusion ! De l’orchestre ou du balcon, plongez dans un voyage hors du commun, aller simple pour le pays des escamoteurs ! Réalité ou fiction, qu’importe, approchez, entrez dans la salle obscure, le spectacle va commencer …
Soit donc Le cercle des illusionnistes, deuxième création théâtrale d’Alexis Michalik après Le porteur d’histoire. Et alors que ce dernier poursuit en parallèle, et au moins jusqu’à fin juin, sa belle carrière au Studio des Champs-Elysées, gageons que ce nouvel excellent spectacle connaîtra un destin comparable. Il bénéficie certes d’une rampe de lancement plaquée or grâce au succès du Porteur, dont la légende est née à l’occasion du festival Off d’Avignon en 2011. Le Cercle lui s’offre une création parisienne, à la Pépinière Théâtre, à deux pas de l’Avenue de l’Opéra.
Le mécanisme fondateur des deux pièces n’est pas si différent, d’aucun diront même que « c’est la même chose ». Certes, mais cette mécanique fonctionne à la perfection. Un ballet de comédiens épatants à travers les époques et les lieux, jonglant avec les costumes et les accents. Le créateur Alexis Michalik confirme ici son talent de conteur. Avec deux réalisations il ne nous lasse pas encore mais nous émerveille, profitons d’un bon moment rue Louis le Grand, nous attendrons patiemment la prochaine trouvaille.
Place cette fois aux maîtres de l’illusion, particulièrement avec Jean-Eugène Robert-Houdin ou Georges Méliès. Mais ces deux personnages ne sont que des fils rouges, on se perd avec bonheur dans les récits entremêlés, qui nous conduisent jusqu’à une soirée de demi-finale de championnat d’Europe de football en 1984.
Le cercle des illusionnistes est un respectueux hommage à l’art de l’illusion, des temps anciens de l’escamotage d’un foulard à celui naissant du cinématographe. Rideaux de fumée et archives filmées envahissent la scène, le spectateur n’a qu’à se laisser bercer, tour à tour riant et ébahi devant la leçon d’histoire. En toile de fond, Alexis Michalik rend ici également hommage à Paris, la ville-lumière centre du monde le temps d’un tour de passe-passe. Le cadre est posé, les magiciens du théâtre vous attendent pour dévoiler leurs cartes. Le jeu est truqué, bien sûr, et c’est tant mieux.
Ping : Elles finissent mal … en général | Les Soirées de Paris