Impossible de ne pas y penser alors que Vladimir Poutine monopolise les journaux d’actualité. Il y a une dizaine d’années, Arte avait eu la bonne idée de diffuser un documentaire signé Ineke Smits et qui s’appelait « La maman de Poutine ». Ce film délicieux mettait à bas la généalogie officielle du chef de la Russie d’aujourd’hui.
Le documentaire commence sur une vieille route de Géorgie. Le conducteur interpelle des passants pour leur demander où peut-il trouver la maman de Poutine qu’il est venu filmer pour un documentaire.
Ce film est basé sur un postulat selon lequel Vladimir Poutine a été adopté vers l’âge de 10 ans (et donc arraché des bras de sa maman Vera) et que ce serait ce statut d’orphelin qui lui aurait facilité son entrée au KGB.
Vraie ou fausse, peu importe, tellement cette histoire est touchante, très touchante. Comment ne pas croire cette dame de 77 ans (en 2003) qui a reconnu quatre ans auparavant son fils alors en pleine ascension. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne ressemble pas à une affabulatrice attirée par quelque appât. Elle le dit vers la fin de ce 52 minutes: elle voudrait seulement que son fils la joigne discrètement juste pour lui dire qu’il est bien le fruit de ses entrailles mais que sa carrière l’oblige à ne pas en parler. « C’est pour cela que je pleure souvent » confie-t-elle à la caméra. Vera sent la mort qui se rapproche et aimerait tellement le revoir avant. Elle montre parfois une photo de son fils dont les similitudes avec Poutine sont réelles.
En attendant de très hypothétiques retrouvailles on se laisse aller bien volontiers dans le sillage de cette Vera qui a la danse chevillée au corps et qui entretient régulièrement la tombe de son mari en lâchant pour tout commentaire, qu’avec lui il y avait beaucoup de bagarres mais qu’au final ils étaient restés tout le temps ensemble.
On se laisse aussi adopter par ce village géorgien bien loin de nos bases parisiennes. Ses habitants font bon accueil à l’équipe de tournage tandis que chacun y va de son petit souvenir sur le jeune Vladimir. Sans la notoriété de ce dernier et l’hypothèse qui fonde le film, nous ne goûterions pas le bonheur offert par Ineke Smits au milieu de ces paysages aérés et paisibles.
PHB
Le DVD est devenu introuvable mais on peut le visionner gratuitement en « streaming » à l’adresse suivante. On n’en sort heureusement pas intact.
Avec ce commentaire, le streaming est irrésistible et touchante la mama aux blinis. L’adresse n° 2 livre les sous-titres mais pas la fin du court métrage, dommage.
Et la fin, en forme de photo de famille, est très touchante. Peu importe l’alibi Poutine finalement, tellement ces gens enclenchent la sympathie. PHB
Excellent doc! De préférence le 1. S.
L’information selon laquelle Poutine serait d’origine géorgienne, si l’on comprend bien?, n’est pas anodine…