Le moustique-tigre s’approche du métro

Bien que son costard s’inspire du zèbre on a préféré l’apparenter au tigre. Sans doute parce que contrairement au premier, il chasse.  Son unique idée est de nous piquer et de préférence aux chevilles si l’on en croit les spécialistes. En outre il est susceptible de nous transmettre des maladies du type dengue, chikungunya ou zika. Adepte du co-voiturage, il prend comme passagers les microbes correspondant à ces maladies avant de les réinjecter à chaque étape-gourmande. De grands chefs d’État en auraient été les victimes d’où leur humeur irritable et leur comportement erratique. Le moustique-tigre est désormais présent dans plus de 100 pays, il serait arrivé en France en 2004 et aurait en 2018 gagné presque tous nos départements, jusqu’à l’Île-de-France et un un jour forcément, le métro.

Aux dernières nouvelles il serait aux portes de la capitale d’où sa présence un rien baroque dans Les Soirées de Paris. Sa présence va nous distraire des rats et de la disparition des moineaux. Un portail Internet signale que son allure « pataude » le rend facile à écraser en vol mais vu son caractère invasif, l’éradication va être compliquée. Il n’a pas encore été signalé dans le métro. Mais, comme les souricières que tendent les contrôleurs ne concernent que les usagers, on peut supposer que le moustique-tigre, nullement obligé de se munir d’un titre de transport, fera fi de ces vains barrages. En outre, il est dit qu’il attaque soit le matin, soit en fin d’après-midi. Son passage aux heures de pointe risque de pimenter la situation déjà bien inconfortable des usagers qui se rendent au travail. Si ces derniers tentent de l’occire en vol, l’éventualité de gifler son voisin par mégarde est réel.

Les transports en commun sont un cauchemar mais étrangement, nos responsables politiques depuis leur voiture de fonction, ne cessent de nous inciter à ces expériences concentrationnaires. Vu que les moustiques-tigres sont amateurs de zones urbaines et péri-urbaines, nul doute que dans l’atmosphère surchauffée des transports il vont se régaler. De quoi nous laisser songeurs à l’égard des 75 euros que nous devons acquitter malgré tout.

En guise de diversion mentale, on pourra se consoler en évoquant le tigre-poirier. Lequel existe aussi. Il n’est qu’un honnête parasite de type punaise et ne s’intéresse comme son nom l’indique qu’à nos arbres fruitiers. Il pond dans les feuilles à l’aide d’un appendice et ses œufs sont recouverts à ce qu’il paraît d’une goutte de liquide excrémentiel qui au final, pure hypothèse d’école,  relèverait le goût de nos poires.

Quand au tigre-moustique, le symétrique inverse du premier, disons-le tout de suite il est purement légendaire. L’animal n’a pas quitté son Bengale natal en raison de son caractère chétif. Ses feulements n’effraient personne pas plus le macaque rhésus que la mangouste, le crocodile ou le chacal local. Son complexe d’infériorité est terrible. En se dressant sur ses pattes il dépasse à peine une fourmi à impériale. Lorsqu’il le fait, rares sont les êtres vivants qui ont la taille requise pour s’en apercevoir et en rire. Il est la réduction grotesque de Shere Khan, le tigre du « Livre de la jungle ». Et la rumeur précise qu’il n’y en a plus qu’un. Il se verrait bien lui aussi en espèce invasive. Dans une de ces métropoles de l’alter-monde que l’on végétalise. Un de ces pays de cocagne où les bipèdes abondent, un genre humain qui ne sait pas encore que sa domination est désormais hypothéquée, à la merci d’un moustique rayé.

PHB

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2 réponses à Le moustique-tigre s’approche du métro

  1. Donc Trump et King Jong-un seraient victimes du moustique tigre, d’où leur historique poignée de main d’hier, mais que va-t-il se passer s’ils guérissent?

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