Louis Capart est calme, la force est en lui, la force tranquille. Celle du poète, du troubadour contemporain. Longs cheveux blancs ou blonds, en bataille ou sagement lissés, barbe blanche et fines lunettes, une guitare acoustique pour seule arme. Assurancetourix d’aujourd’hui, mais un barde que le village gaulois aurait rêvé de pouvoir écouter à la veillée. Cette veillée nous est offerte dimanche 5 mars au Théâtre Clavel. Louis Capart est de retour à Paris, il faut bien de temps en temps, sans doute cela n’enchante pas l’albatros.
Mais ses ailes de géant ne l’empêchent pas de marcher au cœur de la capitale, qui l’a vu naître. Et puisqu’«on dit à Paris qu’il est beau le pays des marins d’Ile de Sein», comme il le chante en conclusion de Marie-Jeanne Gabrielle, il faut venir entretenir la flamme.
L’occasion fait le larron, Louis Capart se produit dans le cadre des « Chansons du dimanche » proposées par le théâtre du 19e arrondissement. Des soirées visant à présenter des auteurs sans fard ni artifice, interprètes discrets loin des projecteurs.
Un cahier des charges taillé sur mesure pour Louis Capart. Il chante l’Ile de Sein, la Bretagne. Ou Berlin. L’amitié et l’amour, le temps qui passe, la sincérité. On retrouvera même sans doute dimanche 5 mars l’animateur des Soirées de Paris. Non, pas Philippe Bonnet, quoique, plutôt Guillaume Apollinaire, cité dans Merci Léo, vibrant hommage de Louis Capart à Léo Ferré. « Merci Léo d’être passé / dans le ciel de la liberté / comme un soleil éclairant nos jeunes années », le barde regarde une fois de plus dans le rétroviseur, ressort le drapeau noir et les complots d’espoir. Il est comme ça, Louis Capart, on ne lui demandera pas de faire jeune ou moderne, de prendre de l’avance. Il avance à pas lents, qu’importe l’époque, il n’y sera jamais. Ou alors il y sera toujours ? Les deux, capitaine. Mais on s’en moque, on se laisse embarquer pour un voyage intemporel. Profitons-en pour une belle soirée. Car le chanteur est rare, sur disque comme sur scène.
Direction donc le 19e, ce Paris qui a vu grandir Louis Capart, loin des marées et des phares. « Ile de Sein rebelle à l’usure des vents, tient debout et porte ses enfants. Ceux qui restent l’hiver ou ceux qu’une misère a porté vers d’autres continents ». Paris pour un soir sera l’un de ces autres continents.
Byam
Bravo !!!
Merci ++++
Quel frisson , j’ai ´ » la chair de poule »
Et en bonus les photo-souvenirs du trop court passage de Philippe à Sein.
Merci