Il n’empêche que tout le monde était bien content de voir Pluton, cette planète vilainement rétrogradée par les astrophysiciens parmi les naines. C’est très mal d’attaquer une planète sur son physique. Le 14 juillet, au milieu d’une actualité médiocre tant par les faits que par les commentaires qui allaient avec, la sonde New Horizons, nous faisait un beau cadeau avec seulement une minute de retard sur l’horaire en 9 ans de voyage.
On devrait par la suite en savoir un peu plus sur la ceinture de Kuiper, un genre de club astral dont elle est membre, avant qu’un cliché hasardeux nous fasse apercevoir enfin, les grandes bretelles qui suspendent l’univers.
Toujours est-il que ces photos nous enchantent et sûrement parce qu’elles nous distraient beaucoup de notre nombril de Terriens. Même lorsqu’il s’agit de la Terre, un peu de perspective nous fait du bien. En février, depuis un satellite ad hoc, la Nasa a fait prendre une photo de notre astre à nous, dans son entier, la seconde du genre après qu’un astronaute, en 1972, l’avait cadrée depuis la fusée qui l’emmenait avec ses camarades vers la lune. Le journal Le Parisien en avait fait un sujet fort intéressant dans son édition du 23 juillet dans laquelle on apprenait que l’auteur du cliché s’était servi d’un appareil argentique de marque suédoise, un Hasselblad. Il avait pris la photo comme il avait pu en cadrant l’Afrique. En février, les américains ont rectifié les choses puisque la photo transmise par la Nasa montrait les Etats-Unis. Il faudrait un jour expédier un vrai photographe là-haut et dans le même ordre d’idées, il ne serait pas forcément plus maladroit aux commandes d’une navette qu’un cosmonaute avec un Hasselblad.
Ce que l’article ne disait pas c’est que la Nasa a abandonné les appareils Hasselblad sur le sol lunaire après ses différentes missions sur notre satellite préféré. Elle en avait toutefois ramené un seul qui a été mis aux enchères en 2014. Sans que la maison de vente en confirme toutefois l’authenticité, c’est à dire ayant vraiment servi là-haut.
Quand nos voyages spatiaux se banaliseront au point de ne plus faire l’actualité, il y en aura du matériel collector à ramener, notamment les appareils photos en question, en passant par les différents robots expédiés ici ou là sur Mars ou sur la comète Tchouri.
Pour ce qui est de la sonde New Horizons, tout comme les sondes Pioneer ou Voyager parties il y a près de quarante ans pour la plus ancienne, c’est moins sûr. Sauf à compter sur un effet boomerang, via un parcours ellipsoïde qui les ramènerait vers chez nous avant leur lancement avec les effets de la relativité. Ou plus hasardeux encore, s’il fallait compter sur un extraterrestre qui nous les renverrait poste restante avec un petit mot du genre mdr, acronyme signifiant « mort de rire ». En espérant qu’il y aura encore quelqu’un pour le réceptionner vu que l’humanité sera partie sur Kepler-452b, la nouvelle exo-destination branchée.
PHB
Ca vole haut !