Parce qu’elle est virtuelle et quasiment artistique ce genre de catastrophe aérienne n’est pas répertoriée par l’Aviation civile. L’aéronef qui décolle se décompose progressivement en petits carrés avant de se fondre dans une abstraction chimérique. Il vient de se pixelliser. Sur le téléviseur, la réception de l’image n’est pas bonne.
Les écoliers l’ont appris à l’école, zéro multiplié par zéro est égal à zéro. On a beau démultiplier les chaînes de télévision on ne fait qu’aligner les uns derrière les autres des écrans dont l’indigence doit sans doute être une des causes majeures de la dépression et du mal de dos. Au point que même la télé semble s’ennuyer.
Quand la qualité du signal émise par l’émetteur n’est pas bonne ou absente, la réception divague et les petits carrés colorés se multiplient sur l’écran au point de manger partiellement ou intégralement, le visage d’une starlette ou le décollage d’un avion.
A ce stade tout le monde soupire jusqu’à capter une chaîne qui respecte l’intégrité de l’image mais personne ne s’attarde. Or il est amusant de persister. Car lâché dans l’improvisation, aux prises avec avec l’entropie numérique, la télé s’éclate comme un chien sur une plage débarrassé de sa laisse.
Nous sommes face à de l’art aléatoire, sûrement pas prémédité, une sorte d’acte manqué issu des technologies savantes censées nous divertir. Sans le vouloir, elles le font.
PHB
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très joli!
Des oeuvres d’art !