C’est l’histoire d’un ancien petit garçon qui se souvenait, en parcourant les salles parisiennes du musée du chocolat, qu’il ne devait jamais, sous peine « d’attraper l’appendicite », avaler plus de quatre carrés. Parce que ce musée qui a ouvert ses portes en 2010, après celui de Bruges en 2004 et celui de Prague en 2008, nous apprend finalement entre autres choses, que le chocolat prévient les caries, est bon pour le cholestérol, qu’il ne fait pas grossir et favorise même l’activité amoureuse.
Merci à Louis XIV d’avoir un peu activé l’importation du chocolat dont profitaient surtout jusque-là les Aztèques et leurs descendants. Il a quand même fallu les années trente (du 19e siècle) pour pouvoir le consommer dans sa forme solide. De nos jours on s’en régale à l’étourdie mais l’on ne se doute pas de la longue histoire de la cabosse, de la fève, de la pulpe, du beurre, qui nous font voir la vie en chocolat. Il est vrai que le cacaoyer est un timide qui ne se développe qu’à l’ombre tutélaire d’un cousin, le bananier de préférence.
Ce musée bien intéressant nous instruit autant qu’il nous distrait. Il est né et décliné à l’initiative de la famille Van Belle et particulièrement de « Monsieur Eddy » Van Belle qui achète et collectionne toutes sortes de pièces rares liés au chocolat. Le musée sis non loin du métro Bonne Nouvelle propose au regard nombre d’objets de culte ou de cuisine qui ne dépareraient pas les étagères du Quai Branly. Sur pas moins de trois étages, le sujet est exploré dans ses profondeurs avec de très belles collections de tasses et récipients (mancerina, trembleuse, chocolatière) et de forts anciennes préparations chocolatées à la mode aztèque qu’il ne tient qu’au visiteur, une fois rentré chez lui, d’exécuter.
Plus qu’un musée c’est une véritable académie du cacao qui se tient là sans compter que toutes les vingt minutes, un cuisinier nous démontre à huis clos toutes les étapes de la confection des pralinés devant, ce jour-là, un auditoire conquis par avance et ravi de pouvoir goûter.
Voilà notre enfance également retrouvée avec différents objets publicitaires et notamment les produits Banania qui nous faisaient de belles paires de moustaches une fois le bol avalé. Les enfants y seront particulièrement à l’aise tant la scénographie de ce musée leur fait la part belle.
L’on torréfie, l’on broie, l’on mélange, l’on affine et l’on procède au conchage, technique inventée par Rodolphe Lindt, chocolatier suisse, en 1879. Il aura fallu quatre mille ans avec les Olmèques, les Mayas et les Aztèques et auparavant l’intervention du dieu Quetzalcoatl pour en arriver à cette chose si essentiellement visqueuse au garnissage de nos papilles. Encore, maman, encore.
Choco-Story
Le Musée gourmand du chocolat
28, boulevard Bonne Nouvelle 75010 Paris
Musée ouvert toute l’année du lundi au dimanche de 10h à 18h (dernières entrées à 17h)
merci beaucoup pour ce délicieux conseil de visite de petit musée qu’Henri Calet n’a pas pu connaître (dommage cela lui aurait bien remonté le moral !)
Un bel article bon – comme le chocolat ! – pour le moral.