Il se trouvait perdue, dans un plein carton de cartes postales à un euro, la recette du bonheur.
La carte postale présente la Pointe de la Malouine à Dinard. Elle est en noir et blanc, un peu vilaine, le photographe aurait pu faire mieux. Au verso, Totte écrit à Totinette, avec une machine à écrire dont le ruban hésite parfois entre le noir et le rouge. Marcel a rajouté un mot à la plume.
Le texte dactylographié de Totte dit ceci : « Totinette ! Le bonheur c’est d’être mal renseigné à la gare alors que le train allait directement à Dinan, c’est de prendre un autocar alors que l’on attend à la correspondance pendant une heure par un froid glacial et d’arriver et de (se) mettre à la recherche de l’être aimé qui ne… vous attend plus. C’est la promenade tous les deux seuls en voiture puis l’arrivée à Dinard puis la traversée jusqu’à Saint-Malo. Aujourd’hui le revers de la médaille c’est le retour. J’ai le cafard !!!.
A bientôt chère Totinette, je t’embrasse comme je t’aime. Ta Totte ».
Si on comprend bien, Totte est partie accompagnée de Marcel avec une probablement petite Lily. Marcel se plaint à Totinette que Lily « ne sait pas goûter l’heure qui passe !! Déjà hier elle pleurait en pensant qu’elle allait repartir ce soir. Elle n’est pas raisonnable, il faut la gronder. Une bonne bise. Marcel ».
Une carte acquise un euro au marché aux puces. Une affaire et, au bout du compte, une « recette » qui démontre sans en avoir vraiment l’air que l’un des premiers ingrédients de la fête est la contrariété, par ailleurs le ressort indispensable de tout bon scénario.