Trois reliques et une donzelle

Les Vieux fourneaux chez Dargaud. Détail de la couverture. Photo Les Soirées de Paris.Voilà un album de bande dessinée dont on ne risque pas de voir la publicité dans le métro. Et pour cause, l’un des héros y fume. Sans ostentation, mais il fume. C’est assez logique après tout. Le tome un qui sera, on l’espère, le début d’une longue série, s’appelle les « Vieux fourneaux ». Et les vieux fourneaux, sauf erreur, ça fume et même, ça enfume.

Excellente surprise à vrai dire que ces vieux fourneaux qui sont, on l’aura compris, à l’opposition de la génération micro-ondes. Ils sont trois copains, les trois protagonistes d’une première aventure et ils sont nés dans les années trente. Le tome un est sobrement intitulé « Ceux qui restent ».

Wilfrid Lupano, le scénariste, a trouvé l’expression qui deviendra le titre de la série, dans une chanson de Brassens (Le temps ne fait rien à l’affaire). Paul Cauuet (avec deux « u ») le dessinateur, a notamment imaginé ses personnages antiques à partir de ses observations dans les rues de Toulouse, la ville où il travaille. Le plus difficile selon lui, a été de les rajeunir pour les séquences de flash back.

Le tandem fait merveille. A partir du deuil d’une certaine Lucette, il nous emmène dans une truculente aventure où l’humour côtoie souvent l’émotion. Les répliques nous amusent souvent. Tout en klaxonnant, l’un des vieux fourneaux se plaint de l’accoutrement de son voisin de conduite : « Une pelure en couille retournée et un falzar trop court j’appelle pas ça un dépannage, et de poursuivre : si on croise la police du bon goût on est bons ! ».

Dtéail de l'album "Les vieux fourneaux" chez Dargaud. Photo: Les Soirées de Paris

Détail de l’album « Les vieux fourneaux » chez Dargaud. Photo: Les Soirées de Paris

Les histoires de vieux qui repartent dans la vie ce n’est évidemment pas une nouveauté depuis au moins les Trois mousquetaires. Néanmoins, avec le talent de ces deux auteurs, ce n’est rien de dire que l’on ne s’ennuie pas une seconde à courir sur leurs brisées.

D’autant que l’on rencontre en chemin une flopée de personnages secondaires qui constituent un sacré bon casting. Le moins secondaire de tous est une jeune femme enceinte de sept mois qui se voit contrainte de participer à un road movie vengeur vers la Toscane. Tout en déclarant avec humeur que la « vieillesse est un fléau mondial » et qu’elle ne se voit pas accoucher dans une « cafétéria d’autoroute », elle s’acoquine en vérité avec les trois copains pour faire une bonne bande de quatre, chiffre au-delà duquel, toujours selon Brassens, on n’est qu’une bande de cons.

Tout cela sent le bon boulot. Une bonne histoire, un joli dessin, de belles couleurs, des cadrages variés, de l’énervement, de l’humour, de la passion, une vengeance, un héritage, de l’amour, une bonne « couv » c’est bien sur les vieux fourneaux que l’on fait les meilleures soupes. Vivement le tome 2 sacré nom d’une pipe.

 

Les Vieux fourneaux. (Dargaud). Photo: Les Soirées de ParisSérie : Les Vieux Fourneaux
Dargaud/56 pages/Prix : 11,99 €

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