L’Italie en version very glam

La mode italienne sur le site du Victoria & Alber MuseumA l’heure où Paris, Milan, Londres ou encore New York se déchirent pour obtenir le titre convoité de principale place de la mode internationale, le Victoria & Albert Museum à Londres organise une exposition sur le glamour de la mode italienne de 1945 à aujourd’hui. «L’idée de cette exposition était d’explorer l’essence de la mode italienne  mais non d’en faire une encyclopédie» rappelle ainsi Sonnet Stanfill, conservatrice en charge de la mode au sein du V&A.

L’exposition ne s’attache donc pas à l’exhaustivité mais fait apparaître les principales évolutions de ce secteur.  Basé sur une trentaine d’archives, l’événement met en scène quelque 120 ensembles et accessoires, dont un tiers de vêtements dédiés à l’homme, en prenant soin de respecter la chronologie.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les origines de la mode italienne ne se situent pas à Milan mais à Florence. C’est en effet au début des années 1950 que l’acheteur italien Giovanni Battista Giorgini décide d’organiser les premiers défilés dans la célèbre Sala Bianca du Palazzo Pitti en prenant bien soin d’inviter de nombreux acheteurs américains pour donner à l’événement une dimension internationale, et au passage, égratigner la réputation de Paris comme centre de la mode.

A cette époque, ce sont les créateurs Mila Schön, les soeurs Fontana ou encore Walter Albini qui font la pluie et le beau temps en matière de style.  Les stars hollywoodiennes, que l’on découvre au gré de vidéos durant l’exposition, participent aussi  à la propagation du glamour à l’italienne :  c’est ainsi l’époque où de nombreuses productions cinématographiques américaines se situent dans des villes italiennes, à l’image de Vacances Romaines, qui réunit Gregory Peck et Audrey Hepburn.

Valentiono entouré de ses modèles en 1967. Source photo: Victoria & Albert Museum

Valentiono entouré de ses modèles en 1967. Source photo: Victoria & Albert Museum

Les stars font un détour à Florence pour y faire leur shopping, à l’image de Paulette Goddard, immortalisée dans la boutique Ferragamo en 1954.

Mais l’exposition rappelle aussi, à plusieurs reprises, que la beauté des vêtements doit beaucoup au travail sans relâche des artisans, que l’on redécouvre dans des vidéos diffusées en boucle, en pleine action dans des ateliers de confection.

Alors que les années 60 marquent la fin de la prépondérance florentine dans le secteur de la mode au profit de Milan, les décennies suivantes, et en particulier les années 80, entérinent le passage du style au concept de marques :  Dolce & Gabbana, Marni, Armani, Versace et bien d’autres font depuis figure d’incontournables. L’exposition se termine logiquement sur l’avenir, au travers d’interviews filmées. De la difficulté de trouver de bons artisans au renouvellement des générations au sein des grandes maisons de couture, la mode italienne semble aujourd’hui partager les préoccupations de l’ensemble des capitales de la mode internationale.  Elle n’en reste pas moins un espace privilégié de rêve et de paillettes.

The Glamour of Italian Fashion 1945 – 2014
A partir du 5 avril jusqu’au 27 juillet 2014
Victoria & Albert Museum

Sala Bianca, Battista Giorgini, 1955. Source photo: Victoria & Albert Museum

Sala Bianca, Battista Giorgini, 1955. Source photo: Victoria & Albert Museum

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