Quelques messages incohérents, un écran noir, une vision de batterie inerte et j’ai dû me rendre à l’évidence, mon téléphone Galaxy S3 ne répondait plus. Pour ce type d’engins dits intelligents (smart), on ne se rend plus en courant chez le réparateur mais dans des cliniques spécialisées. Et après une heure d’examen, le diagnostic est tombé, brutal : « la carte mère est morte, il faut le renvoyer à l’usine, vous pourrez le récupérer dans quinze jours, ce sera soixante dix euros et vous avez perdu toutes vos données ». J’ai toujours su qu’il lui manquait un père.
Je suis repartie avec, en attendant, avec un appareil à trente euros tout juste capable de téléphoner et d’envoyer laborieusement des messages. Alors que l’autre, moyennant une recharge en électricité quasi permanente, me permettait compulsivement de consulter mon compte en banque (lequel ne bouge pourtant pas si souvent), d’avoir la météo, de me guider dans un écheveau urbain, de « checker » mes mails pire qu’une bête, de prendre des photos, des vidéos, de me rappeler mes rendez-vous et même de répondre à mes ordres vocaux. Il pouvait flasher, scanner, mille choses encore et le voilà cané, fondu. De surcroît c’était un traître à même de dénoncer ma position géographique et qui valait bien le prix de trois vélos.
Quant aux téléphones à trente euros que les gens avisés qualifient de « heavy duty », comprendre des durs à la tâche, ils reviennent en lice. Décrocher, raccrocher, voilà leur unique répertoire. Leurs utilisateurs n’en sont que plus « smart ». Des esclaves affranchis. Libres.
Smartphone = gameboy pour vieux
Louise vous êtes sur la bonne voie, encore un effort et la liberté, la vraie, s’offre à vous, laissez tomber le « heavy duty » …