Elle vient d’être livrée en tranches mais comme c’est agréable une nouvelle promenade dans Paris ! Comme les chats, les parisiens détestent les portes fermées. Et la porte qui peut les conduire vers un nouvel espace, du haut de la rue Olivier de Serres jusqu’à la place Balard, vient de s’ouvrir. Ce tronçon qui s’agrandira plus tard jusqu’au parc André Citroën est déjà suffisamment grand pour justifier le déplacement.
D’autant que le parcours est en altitude et offre donc de belles perspectives dans un Paris où la hauteur des immeubles fait que l’on a trop souvent l’impression de se déplacer au fond d’un canyon. Le ciel est là. Le tracé qui court depuis longtemps maintenant entre la Bastille et la Porte Dorée nous avait déjà ouvert l’appétit avec son long dénivelé.
Mais là c’est nouveau, c’est frais et, à peine réglementé (interdiction d’aller sur les talus). C’est le plaisir de la découverte que l’on y trouve, d’un environnement supplémentaire, comme si l’on abattait une cloison après avoir acquis l’appartement du voisin. L’ensemble est jalonné de panneaux exposant un propos écologique mais dans les limites restreintes du bon goût.
On y descend à partir de la rue Olivier de Serres via un long escalier ou un ascenseur, avec, dans le dos, le square Georges Brassens. Et l’on pose enfin ses pieds sur la piste toute neuve qui avance en parallèle des rails, des butoirs, d’une ancienne gare et même d’un vieil aiguillage.
Ah on peut bien l’évoquer cette petite jouissance éprouvée à emprunter cette promenade. Un plaisir qui révèle, en creux, notre penchant pour les changements de décor ou du moins la surprise de leur envers. On y marche en l’air de bout en bout, on se penche par-dessus les ponts pour toiser la rue de Vaugirard et la cime de ses arbres. Quel pied, oserions-nous crier.
Attendons encore la libération intégrale des 32 kilomètres de la petite ceinture qui donneront aux piétons leur propre périphérique. Et leur feront découvrir le plaisir d’orbiter autour de leur astre plat.
Cette petite ceinture nous livre petit à petit des parenthèses enchantées. Je ne sais pas si c’est là, c’est en tout cas vers le parc Georges Brassens, on peut voir un immeuble sans doute des années soixante qui enjambe curieusement la voie ferrée de la petite ceinture. Non loin de là, deux ou trois pavillons très anciens quasiment en ruine mais pleins d’un charme mystérieux. On se croirait dans le film de Téchiné, « Céline et Julie vont en bateau. «
Une incitation à vérifier sur place !