Du Off d’Avignon en 2011 et 2012, au Studio des Champs-Elysées, Avenue Montaigne, en 2013, en passant par le Théâtre 13, tel est l’itinéraire de ce formidable Porteur d’Histoire. Ne manquez pas ce moment de magie théâtrale, allez-y sans vous attarder sur les quelques lignes suivantes. On en reparle au prochain paragraphe.
Retour de l’Avenue Montaigne, donc, ses boutiques de luxe et son Studio des Champs-Elysées, auquel on accède au prix d’une ascension si interminable qu’on croit pouvoir toucher les nuages (tout comme on craint de toucher le centre de la Terre au Théâtre de Chaillot). De là-haut pourtant, on ne regrette pas le voyage, n’est-ce pas ? Le Porteur d’Histoire nous tient en haleine, nous fait voyager à travers les siècles et les continents, sans grandiloquence, tout en finesse, grâce à l’incroyable ballet sur scène de cinq comédiens enchaînant de multiples rôles et costumes.
La relative simplicité des moyens n’empêche nullement d’y croire, bien au contraire, le spectateur est pris par la main dans l’aventure, par une nuit pluvieuse, en avion ou sur le port de Marseille. Sur la forme, donc, des comédiens remarquables, au service de l’œuvre, et une mise en scène fluide soutenue par quelques éléments de décor et un astucieux jeu de lumières. Le metteur en scène d’ailleurs, Alexis Michalik, n’est autre que l’auteur de la pièce. Il réussit un coup de maître.
Le Porteur d’Histoire est une fresque, grande Histoire et petites histoires s’entremêlent en une succession de courtes scènes. Un fil rouge, objet bien mystérieux, fait le lien. On se perd avec délectation au gré de cette chasse au trésor, des Ardennes à Paris en passant par le désert algérien, des Croisades à nos jours. Alexandre Dumas et un Pape passent une tête, tout comme Delacroix ou Marie-Antoinette. Le spectateur n’a pas le temps de reprendre son souffle mais le rythme reste tranquille, ce n’est pas une course folle mais un voyage au long cours, il ne s’agit pas de désarçonner le spectateur mais de lui permettre de profiter au mieux d’un étonnant voyage.
Cela se (re)joue jusqu’en juin au studio des Champs Elysées, c’est fabuleux. J’adhère totalement à l’article de Byam depuis l’ascension jusqu’au studio à travers un dédale d’escaliers et couloirs jusqu’au spectacle très bien joué par ces 5 acteurs qui échangent leurs rôles et font vivre cette merveilleuse histoire du porteur d’histoire qui nous tient en haleine jusqu’au bout.