Le long fleuve carmin abondé par le sang des victimes de la guerre civile syrienne ne constituait pas jusqu’à présent une ligne rouge. Il était en effet possible de se décimer d’un camp à l’autre à l’aide d’explosifs ou d’engins air-sol sans que cela soit vraiment insupportable aux Etats occidentaux, les Etats-Unis en tête.
L’usage de gaz toxique formait donc une ligne rouge à ne pas franchir tandis que des flots d’hémoglobine vermillonnaient depuis longtemps le pays. Pour les quelque 100.000 victimes syriennes, quelles qu’elles fussent, cette ligne rouge (à géométrie très variable dans l’histoire moderne) fixée depuis Washington, leur faisait une belle jambe. Tout ce sang n’a pas fini de couler.