Fourmi fourmidable

L’idée est un peu facile mais le résultat fait la différence. Sous le périphérique, à la porte de Pantin, a été installée une œuvre vidéographique de 200 mètres de long, signée Peter Kogler. On voit d’abord un long ruban jaune qui scintille. Apparaît alors une fourmi qui abat les 200 mètres dans un style de sprinteuse olympique, puis trois fourmis et enfin toute une bande à la queue leu leu poursuivant un objectif urgent. Périphérique versus fourmis, l’artiste ne s’est pas tué à la tâche pour trouver le joint mais le rendu est diablement efficace.

En levant le nez, en le baissant, ou en faisant régulièrement pivoter le cou sur son axe, Paris continue de nous réserver des surprises dont il faut profiter car leur existence n’est pas inscrite dans la durée.

Installation vidéographique de Peter Kogler à la Porte de Pantin. Photo: Les Soirées de Paris

Ces fourmis qui finissent par se transformer en globe terrestre (la chute est un peu faible mais ce n’est pas grave) seront un jour remballées dans un camion de deux cent mètres avec inscrit derrière « attention transport de fourmis » et nous les regretterons avant qu’elles ne nous aient lassés. Retrouvez un extrait filmé de cette installation en cliquant sur les mots bleus en bas.

Non loin de là, face à la grande blanchisserie de Pantin qui jouxte les grands moulins (la première est restée une blanchisserie, les seconds une banque) un de ces généreux acteurs du street art nous a collé juste au-dessus des « vélibs » une photo de famille qui peut inciter à marquer le pas.

Oeuvre collée le long du canal de l’Ourcq. Janvier 2013. Photo: Les Soirées de Paris

Un cerf encadré par une ombrelle, un homme, un oiseau, une jeune fille, un renard, nous interpellent comme si nous avions trébuché sur le pavé puis basculé dans un songe. Loués soient ces artistes qui nous offrent à voir cette poésie contemporaine.

On pourra dire la même chose de ces trois petites filles surprises sur un mur de la rue Montmartre ou encore de cet artiste ayant fait fonctionner son imagination à partir d’un trou de serrure. Il s’agit là d’un détournement d’image comme on les aime et l’on se réjouit de ces petits personnages qui se superposent l’un à l’autre afin d’atteindre ce qui permet d’ouvrir la porte ou tenter d’apercevoir ce qui se cache derrière.

Quelque part dans le 2e arrondissement. Janvier 2013. Photo: Les Soirées de Paris

Il fallait y penser. Quelqu’un l’a fait. Voilà nos soucis chassés de nos méninges quelques instants et ce n’est déjà pas si mal.

 

 

Les mots bleus en bas!

Les trois petites filles de la rue Montmartre. Photo: Les Soirées de Paris

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4 réponses à Fourmi fourmidable

  1. Marie dit :

    Et les fourmis forment une inépuisable source de distraction quand on est coincé dans sa voiture au carrefour, ce qui ne manque jamais d’arriver (peut être que l’artiste a aussi déréglé les feux rouges…)

  2. de FOS dit :

    J’adore, j’en redemande !
    Et ce bandeau fluo incrusté de fourmis noires me fait penser à la comptine enfantine « Une souris de 18 mètres avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas, ça n’existe pas »…

  3. clavery dit :

    Un panneau publicitaire qui ne sert …..à rien….qui paye pendant ce temps l’électricité, les leds, la maintenance de ce panneau? Le contribuable je suppose…..
    Ce panneau ne sert à rien. Certes, certains diront un moment de distraction pour s’échapper à leur propre impatience du à l’embouteillage.

  4. Claude dit :

    Merdique. Profondément merdique c’est le mot juste pour qualifier cette installation du génial et méconnu (qu’il le reste) Peter Kogler. Fallait-il aller si loin (en Autriche, je crois) pour dénicher ce chef d’oeuvre alors que nous n’avions qu’à exposer des poubelles pour arriver au même résultat esthétique. Comment pouvait-on déprimer encore plus l’automobiliste et le passant dépressifs empruntant les voies que surplombe le périph ? Le génie de la mairie de Paris a trouvé une solution: Mr Kogler et ses fourmis anxyogènes. Alors merci aux fourmis ! Nous sommes tous des fourmis, vive l’art, l’art est éphémère… etc.

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