L’exposition Hollywood Costume, qui se tient au Victoria & Albert Museum à Londres jusqu’au 27 janvier prochain, met en scène les costumes inoubliables du cinéma américain. Revoir le costume du Dernier Empereur, ou encore la magnifique robe noire signée Givenchy portée par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s n’a plus rien d’impossible. En une seule ou plusieurs fois. Le Victoria & Albert Museum à Londres célèbre en effet 100 ans de costumes de cinéma hollywoodien jusqu’au 27 Janvier prochain. Une très jolie exposition qui a nécessité cinq années de mise en oeuvre.
Un laps de temps honorable vu l’ampleur de la tâche : 130 costumes ayant balayé un siècle de cinéma hollywoodien ont été rassemblés dans des salles obscures – référence au 7e art oblige – du célèbre musée londonien. Le résultat est simplement spectaculaire : on adore l’utilisation abondante de projections, de clips, et de fausses conversations croisées qui donnent un cachet tout particulier à cet événement qui célèbre le cinéma dans ses aspects les plus grandioses.
Dans une première section de l’exposition, (Déconstruction) on rappelle au visiteur que le travail de créateur de costume n’est pas une sinécure. A lui de découvrir les tréfonds de l’âme du personnage, de plonger dans les archives et d’en tirer des idées. Dans le choix d’un costume, rien ne relève du hasard pas plus que de l’accident. Les vêtements portés par Harrison Ford dans Indiana Jones – les Aventuriers de l’Arche Perdue reflètent ainsi sa fonction et sa personnalité : la palette de couleurs beige le rattache à la terre et à son métier d’archéologue. Quant à sa veste d’aviateur, elle transmet ses qualités de courage et d’aventurier.
La naissance d’un costume est aussi une affaire de collaboration. La deuxième section de l’exposition (Dialogue) met en scène des interviews filmées, tout droit sorties d’archives, de réalisateurs et de leurs costumiers. Edith Head, costumière dans le film Les Oiseaux D’Hitchcock confie ainsi que les vêtements portés par le personnage de Melanie Daniels, joué par Tippi Hedren, devaient refléter ses origines bourgeoises et son bon goût. Alfred Hitchcock jugea finalement que les couleurs ne devaient causer aucune distraction pour le spectateur, tout entier porté par l’horreur des scènes. Dans cette section, Meryl Streep et Robert De Niro donnent aussi leur opinion sur l’importance du costume dans la construction de leurs personnages et la nécessité de l’appropriation du vêtement. La scène paraît irréelle : ces deux monstres sacrés du cinéma interviennent à tour de rôle, assis dans des fauteuils incrustés d’écran – une mise en scène récurrente dans cette exposition – un peu à la manière d’une réunion d’anciens camarades en mal de confidences.
Une exposition réussie ne peut guère se passer d’un aboutissement à la hauteur. Pour Hollywood Costume, la section finale s’intitule Act Three : Finale. Et quel final en effet : le troisième acte est une présentation en bonne et due forme des costumes les plus mémorables du cinéma hollywoodien : de celui de Dracula à celui porté par Sharon Stone dans Basic Instinct sans oublier les costumes plus high-tech comme celui de Batman dans « The Dark Knight rises ». Une exposition qu’on aimerait revoir en boucle. Comme un bon vieux film…
Quelle belle idée d’exposition et quelle ingénieuse mise en scène ! On se régale.
Et on révise ses classiques… Je croyais que la robe fourreau noire de la sublime Audrey Hepburn avait été portée dans Diamant sur canapé. Dont acte !
Guillemette vous nous faites une blague, il s’agit bien du même film.
Ca me fait penser qu’au musée du cinéma de Berlin, on voit le monceau de malles qui accompagnait Marlène Dietrich en voyage, je sais je suis hors sujet. Alors rappelons-nous de la robe de Maryline Monroe sur une bouche de métro dans « Sept ans de réflexion », les toilettes de Vivien Leigh (Scarlett O’Hara) dans « Autant en emporte le vent. ». Et surtout les costumes de West Side Story, oscarisés, fabuleux jeux de couleurs.
Ca me fait aussi penser à « La mort aux trousses ». Il y a une quasi unité de temps pendant lequel Gary Grant se fait courser, arroser de pesticide, mais Gary Grant n’est pas le genre d’acteur à finir un film aussi crade que s’il avait joué dans « African Queen ». Et bien si vous vous rappelez du film, Hitchcock le fait très érotiquement se raser avec un mini rasoir pour femmes et surtout se retrouvant dans un hôtel, la première chose qu’il fait, c’est de faire nettoyer son costume par le room service.
Quant à la robe de Sharon Stone dans « Basic Instinct », pas certain que l’on se rappelle d’elle ! En revanche j’ai un très net souvenir de la scène du « Mépris » avec Michel Piccoli et Brigitte Bardot : « Tu aimes mes… »
La musique de Georges Delerue l’habillait à merveille.
Un vent rafraîchissant qui nous arrive de la Tamise porteur d’images qui nous font rêver. Y’avait-il Mitchum dans cette exposition c’est une question que je pose. PHB