Broadway prend ses quartiers de printemps rue Richer. La compagnie de danse américaine Pilobolus présente en effet aux Folies Bergère, jusqu’au 25 mars seulement, la création de son quarantième anniversaire, Shadowland. Un voyage féérique aux «pays des ombres», sans paroles et en musique (partition originale de David Poe), accessible à toute la famille (testé et approuvé, dès 5 ans).
Le spectacle, oh, pardon, ne devrais-je pas écrire le «show», nous entraîne dans un monde à part grâce à la magie du théâtre d’ombres. Cette technique de l’écran translucide derrière lequel se démènent les danseurs-comédiens ne date pas d’hier, certes, mais elle est le véritable moteur de Shadowland, et elle laisse la place à la danse. Surtout, le spectacle nous laisse découvrir l’envers du décor, il laisse voir à Michel Chevalet «comment ça marche».
L’argument, une adolescente en quête d’indépendance traverse l’écran pour vivre mille aventures au mystérieux pays des ombres. Il faut voir ces corps que l’on devine «de l’autre côté» s’animer pour former des silhouettes d’éléphant ou de chaise, de chien ou de centaure. Comment résister à la tentation et à la facilité de reprendre les critiques si mesurées de la presse américaine ? Alors que le New Yorker se dit «secoué d’admiration dans le respect », le New York Post a vu à l’œuvre «sans doute la meilleure compagnie internationale de danse moderne connue pour sa perfection et son humour». Quand la Grosse Pomme prend un tantinet le melon.
En guise de rappel, Pilobolus nous offre en tout cas un irrésistible hommage à Paris. Nous voilà réconciliés.
Ce moment de rêve américain a un coût bien réel pourtant. Un coût il, est vrai moins élevé que celui d’un billet d’avion pour JFK et d’une course en taxi jaune pour Broadway.
J’aime bien ce que fait Pilobolus, c’est frais! My best regards to Mister Byam