Cette scène de basse intensité mais délicate et pleine de grâce, a été saisie au détour d’une allée dans le Parc de la Butte du Chapeau Rouge, en marge du boulevard extérieur dans le 19e arrondissement. Elle fait partie de ces événements microscopiques que l’œil ne détecte qu’en fonction de sa disposition à quitter le repérage utile pour gagner les univers visuels hautement facultatifs.
C’est dans le film «American beauty» que le voisin de…la voisine, deux adolescents en tout, lui fait remarquer la poésie d’un sac en plastique pris dans un tourbillon de feuilles mortes et soumis, dans ses arabesques volantes, aux lois des contrastes thermiques.
Les figures aléatoires ainsi créées peuvent distraire jusqu’à l’hypnose. Cette petite feuille semble se maintenir dans l’espace par magie. Comme une petite danseuse céleste qui ferait ses entrechats dans l’éther, elle tourne sur elle-même, change de sens, quitte le cadre de la caméra et revient au centre de la scène. On s’attend à ce qu’elle finisse par s’incliner en guise de salut.
Réussite d’équilibre paysager réalisé dans la fin des années trente, le square de la Butte du Chapeau Rouge est accessible depuis le métro Danube ou Pré-Saint-Gervais.
Il suffit d’aimer la beauté des choses, pour un jour se plonger dans leur mystère…
J’adore ce petit film!
Je trouve assez indigne de faire croire à une manifestation de pure poésie alors que chacun sait que l’auteur exerce à volonté la télékinésie ! #spiritisme
Relire à propos le fascinant Le XIXe siècle à travers les âges, de Philippe Muray