La poésie de Pelléas et Mélisande exaltée à Bastille

A l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance, Claude Debussy est célébré partout dans la capitale. Une exposition est organisée à l’orangerie (Debussy, la musique et les arts), mais surtout Pelléas et Mélisande, drame énigmatique de Maeterlinck, seul et unique opéra de Debussy donné jusqu’au 16 mars à l’opéra Bastille.

L’opéra symboliste, que caractérise particulièrement mystère et atemporalité, est mis en scène par Robert Wilson. Connu pour ses décors simples, modernes et épurés, il sublime l’œuvre si délicate de Debussy. La conception minimaliste de Wilson sied parfaitement au climat crépusculaire, mélancolique, et surtout à l’onirisme qui se dégage de la pièce. L’étrangeté du Royaume inconnu d’Allemonde ou se déroule l’action de Pelleas (amour et jalousie entre trois peronnages), est magnifiée par des effets de lumière, et autres jeux hypnotiques d’ombres et de transparences. L’accent est mis sur la gestuelle, très étudiée,  allégorique, figurative. Elle vient appuyer le texte et permet d’exalter toute la poésie de cette œuvre.

Stéphane Degout, excelle en Pelléas, de même qu’Elena Tsallagova en Mélisande, tous deux soulignent avec délicatesse le mystère de ces deux personnages, ainsi que la jeunesse et la pureté qui les caractérise. Passionnants et passionnés, ils captivent littéralement le spectateur. Les autres chanteurs ne sont pas en reste. Tous aussi habités ils livrent une interprétation juste et sans excès, en parfait accord avec le minimalisme du décor.

Tout en simplicité, l’opéra n’en est pas pour autant dépourvu d’émotion, bien au contraire. Les différents acteurs de ce drame lyrique troublant, intriguent et touchent à la fois l’ensemble de l’auditoire. Philip Jordan à la direction est attentif et veille à trouver un juste équilibre entre l’orchestre et les solistes. Avec beaucoup d’habileté et d’humilité, il fait ressortir et chanter chaque instrument et tire le meilleur de la musique. L’harmonie caractérise donc cette production, tout est en parfaite adéquation. Modernité et simplicité ont su rendre cette œuvre longtemps incomprise attractive. En outre la musique de Debussy autant que le texte de Maeterlinck sont ici mis en valeur par des interprètes talentueux. Une superbe production donc, à découvrir ou redécouvrir jusqu’au 16 Mars à l’Opéra Bastille.

*Opéra Bastille jusqu’au 16 mars, Pelléas et Mélisande, Claude Debussy : Robert Wilson, mise en scène, Philippe Jordan, direction. Avec Stéphane Degout, Pelléas. Elena Tsallagova, Mélisande. Vincent Le Texier, Golaud. Franz Josef Selig, Arkel. Julien Mathevet, Le Petit Yniold. Anne Sofie Von Otter, Geneviève. Orchestre et choeur de l’Opéra national de Paris.

Présentation vidéo de Pelléas et Mélisande.

La fiche Wikipédia.

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