Les trottoirs ont à peine fini de se dépouiller des désolants cadavres des sapins de Noël que déjà surgissent les vacances dites d’hiver. Bonne nouvelle pour les parents qui à cette occasion n’ont pu finaliser leur projet d’abandon de progéniture dans le labyrinthe du Parc de Bercy ou au Cimetière de Montmartre, voire chez les grands-parents (solution recommandée par Les Soirées), Paris regorge comme toujours de solutions de repli à savourer en famille. Déambulation subjective en trois propositions.
Cap tout d’abord sur les Grands Boulevards, qui restent malgré tout un haut lieu du divertissement parisien (et voilà Bel-Ami qui passe sur le chemin des Folies Bergère … mais restons-en aujourd’hui aux plaisirs des enfants). Premier émerveillement pour les bambins en vacances, donc, un tapis volant Boulevard Montmartre, «Aladin» joue les prolongations au Théâtre des Variétés.
Ici le spectacle commence dès après le contrôle du billet, à l’approche de la salle, face à une ouvreuse qui connaît à merveille son rôle. Elle est assurément l’agent du côté obscur de la force, celle du vizir Jafar. Pour son compte, elle organise le placement du public avec tant d’énergie et d’autorité, ne manquant pas une occasion de réclamer avec véhémence aux distraits l’impôt révolutionnaire, celui qui servira à renverser le sultan.
Passé l’obstacle, l’aventure peut se poursuivre, sur scène cette fois.
Les spectateurs ne seront pas déçus par ce grand spectacle. La troupe déchaînée tout comme la musique, les costumes ou les décors nous entraînent dans la folle course de ce conte. Petits et grands (certaines références leur sont réservées) trouveront dans ce «show» un sain divertissement.
A l’opposé du faste d’Aladin, l’Aktéon nous propose comme à son habitude avec «Même pas peur !» un spectacle format poche. Une «adaptation libre» de la Chèvre de Monsieur Seguin de la compagnie Suforel, mise en scène par Claude Barbier. Quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes, accessibles dès 3 ans. La biquette Blanquette fera elle aussi comme Aladin preuve d’un grand courage. Sans finir sur un tapis volant. Pour cette parenthèse délicate, une conteuse et trois marionnettistes manipulant des «formes animées en mousse».
A l’Aktéon, le carnet de dix entrées pour les spectacles jeune public est à 50 euros. Ce serait vraiment dommage de s’en priver. D’autant que Les Soirées ont succombé à deux pas à deux adresses de complément. Le salon de thé L’Autre Thé, sur la même place que le théâtre, pour dégustation sur place ou vente à emporter. Accueil, ambiance, produits, tout y est juste remarquable pour une pause thé. Passage Saint-Ambroise, la crêperie West Country Girl (réservation fortement recommandée), un enclos finistérien caché dans le 11e arrondissement.
Pour achever ce parcours hivernal, direction les salles obscures, à l’occasion d’un festival particulier, celui des dix ans de l’Enfance de l’Art concocté par les Cinémas indépendants parisiens. Cette «Enfance de l’Art» se veut depuis l’origine une «initiation à l’art cinématographique spécialement conçu pour les jeunes de 3 à 99 ans».
Son anniversaire donne lieu à une programmation riche dans seize salles de la capitale. Il faut décortiquer le programme, il y en a pour tous les goûts. «Le Jardinier qui voulait être roi» a déjà été projeté par le festival cette semaine, mais est également accessible dans le réseau général. Ne passez pas à côté de ce Jardinier, ces deux courts métrages sont un bijou d’animation tchèque, présentant des marionnettes en couleurs. C’est vif et drôle, petits et grands y succomberont. Lundi, Charlot s’invite au Cinéma des Cinéastes, Place de Clichy. L’ensemble des séances du festival des dix ans (jusqu’au 28 février) seront agrémentées de (bonnes) surprises.
Aladin sur le site du Théâtre des Variétés
« Même pas Peur » sur celui de l’Aktéon
« L’Enfance de l’Art » sur celui des Cinémas indépendants parisiens
Merci, ce sont les mamies et les papies à court d’idées qui vont être contents !
Ah je reconnais bien votre côté ludique, Byam! j’avais demandé à PhBonnet de vous transmettre mon bonjour, avec un clin d’oeil sur vos clarks, après notre banquet, d’où j’étais partie un peu vite et sans vous dire au revoir. Durant mon séjour, je n’ai pas eu le temsp de voir cette fameuse « Trilogie des lunettes » qui j’espère, passera en province..Bonne fin de journée.
Clarks are forever, chère Maryse
That’s clear for clarks!