Picasso fait ses débuts chez Dargaud

Le poète et écrivain Max Jacob a joué un rôle fondamental dans la vie de Picasso lorsque le peintre catalan a débarqué à Paris à l’automne 1900. Plus tard c’est toujours ce Max Jacob, tragiquement disparu à Drancy, qui présentera Picasso à Guillaume Apollinaire, lequel se chargera avec puissance de promouvoir le cubisme en général et la peinture de Picasso en particulier.

L’album que vient de publier Dargaud raconte, en bande dessinée, l’arrivée du peintre à Paris avec son ami Carlès Casagemas. Ils ont moins de vingt ans. Il y rencontrera Max Jacob on l’a dit, mais aussi Fernande, dont le personnage vieilli raconte ses souvenirs dès le début de l’album, dans un environnement montmartrois où personne ne la reconnaît plus.

Impossible de ne pas se passionner pour cette histoire écrite par Julie Birmant et mise en images par Clément Oubrerie. L’époque il est vrai était extraordinaire avec les débuts de l’aviation ou du cinéma. Mais le talent de Picasso et celui de quelques autres allaient bouleverser pour longtemps les codes de la peinture ou même de la sculpture.

Ce n’est pas un ouvrage sur l’art mais sur la vie parisienne et celles des artistes. On voit Fernande, Max ou Pablo évoluer dans des milieux difficiles. Pour les peintres ou les poètes, avoir faim était une sensation courante, être pauvre un état normal. Des filles qui n’ont pas froid aux yeux, essaiment ce milieu d’hommes et semblent faire de Picasso une proie facile, parce que très volontaire et affamé de sensualité.

Tout l’intérêt de ce tome 1 est d’avoir restitué une époque à la fécondité extraordinaire malgré des conditions de travail qui nécessitaient d’avoir, comme on dit, la foi chevillée au corps. Pour autant on y riait plus que l’on y pleurait.

L’un des plus intéressants passages se situe lors du déclic (et non pas lors de la rencontre) entre Fernande et Pablo Picasso. Car Fernande succombe d’abord au regard du peintre dont le dessinateur Clément Oubrerie a su mettre en valeur le magnétisme particulier.

On attend la suite de la saga avec impatience. Il faut savoir que les planches originales seront exposées à la galerie ARLUDIK (12-14 rue Saint-Louis en l’île) du 14 au 25 février et en présence des auteurs le 16.

Le regard de Picasso interprété par Clément Oubrerie dans l'album "Pablo". Photo: PHB

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2 réponses à Picasso fait ses débuts chez Dargaud

  1. Robin Garcia dit :

    Je déteste corriger; mais le peintre catalan, quoique il habita Barcelone une époque , dans la rue (carrer en catalan) d´Avinyó; où il osa peindre les demoiselles du même nom, dont aucune n´avait (avec une très grande probabilité) jamais visité Avignon; parce que de plus c´est une rue plutôt pauvre -on ne voyage pas bien sans pesetas constantes- est né à Malaga, la grande ville le plus au Sud d´Espagne, à 997 km de Barcelone (j´allais dire 1000; mais ça ferait trop rond et l´on ne me croirait pas).

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