Tout un symbole : à partir du 7 mars et jusqu’au 4 novembre, les phares entrent au Musée de la Marine. Aujourd’hui le GPS les supplante bien souvent, et les capitaines de bateaux peuvent se diriger comme des sous-mariniers, dans l’obscurité la plus totale, le nez sur leur écran, sauf divagation accidentelle comme on l’a vu récemment. De nos jours d’ailleurs, rien n’existe plus fors l’écran. Les phares entrent au musée et deviennent eux-mêmes musées locaux.
Les Français aiment leurs phares et leurs optiques, qui balisent leur enfance et leurs vacances, dans 150 endroits différents environ. Les parisiens ont de surcroît un lien de filiation supplémentaire ,puisque c’est à Paris qu’étaient construites les lentilles de ces édicules, dont la luminosité portait à plusieurs dizaines de kilomètres. Il y a avait un «dépôt central des phares » au Trocadéro.Les phares font donc rêver et nul doute que cette exposition ne désemplira pas.
Les phares n’étant pas transposables, même le temps d’une exposition, les visiteurs seront donc confrontés à des images et toutes sortes d’objets liés à la signalisation maritime, à commencer par les lentilles, mécanismes d’abord technologiques mais aussi esthétiques comme l’on pourra en juger sur place.
C’est Henri III qui chargera Louis de Foix en 1584 de réaliser le premier phare à Cordouan sur l’estuaire de la Gironde. Il est devenu l’emblème des phares français. Mais il faudra attendre Fresnel (recruté par Arago) en 1819 pour que soient installées les lentilles à échelon dont les marins loueront la «vivacité et la blancheur». En 1825, un plan de construction d’une cinquantaine d’édifices est élaboré. Apparaîtront alors des phares extrêmes comme celui d’Ar-Men à l’extrémité de la Chaussée de Sein, celui du Petit Minou ou encore celui de la Jument (1904/1911) bâti sur une roche de moins de cent mètres carrés.
Ah le gardien de phare ! L’exposition du Musée de la Marine lui offre naturellement une large place. L’imaginaire lié à la solitude de ces fonctionnaires tournera longtemps à plein régime. Leur première mission délicate était d’allumer le feu sans déclencher d’incendie puis d’entretenir le foyer, vital pour les marins. Aujourd’hui, quand c’est encore le cas , il s’agit de veiller au bon fonctionnement des groupes électrogènes et d’effectuer des relevés radio.
Intitulée tout simplement «Phares» la scénographie s’appellera peut-être un jour «radars» puisque le visiteur sera mis en face de l’écran qui contrôle, dans le Pas-de-Calais, l’état du trafic maritime sur la Manche. Aimera-t-on un jour nos radars comme nous aimons nos phares? Pas sûr.
La France garde et conserve ses quelque 150 phares. Ceux-là au moins, sont à l’abri des agences de notations, qui s’amusent à confondre nos 3 «A» avec des quilles de bowling.
Merci merci Philippe pour cette belle présentation, j’ai même l’audace d’y voir un petit clin d’oeil à mon intention.
Oui vaste problème que le devenir des phares.
Belles photos qui rappellent le temps …….plutôt bouché, de ce jour là, quand reviens-tu ? …..Mais euh euh …. La Plate et La Vieille ne sont pas au large de l’Île de Sein mais sur le nez de la Pointe du Raz donc entre l’Île et le continent ( détail …..juste pour faire l’intéressant).
Autre Détail : suis devant l’écran et à gauche par la fenêtre le phare d’Ar Men 3 éclats sur 20 secondes…….
Kenavo deoc’h.
Merci cher lecteur et cher Ambroise de ces précisions importantes. PHB
Message de Guillemette de Fos:
Une belle exposition souvenir à la gloire des inventeurs de génie.
Quel chemin parcouru depuis les premiers phares d’Ecosse jusqu’à l’incroyable « rail » d’Ouessant où se frôlent à chaque instant des navires de tous pavillons sous l’oeil électronique du CROSS du Cap Griz Nez !