Diane Arbus et la divinité des choses ordinaires

Il y a 1001 façons de dépeindre l’Amérique. New York en particulier. La photographe américaine Diane Arbus (1923-1971) –au Jeu de Paume à Paris jusqu’au 5 février 2012- a un talent pour voir «la divinité des choses ordinaires», pour rendre étrange ce qui nous est familier. Dans les années 50-60, elle photographie les êtres qu’elle rencontre, avec toujours la même obsession : aller chercher leur «caractère unique».

Derrière des plans fixes, parfaitement cadrés, ses sujets posent frontalement et pourtant, elle parvient à capter la faille, la singularité de chacun. L’exposition balaye toute une série de thèmes : des scènes de rue à New York (couple d’adolescents à Hudson Street), jusqu’aux sujets plus audacieux dans lesquels elle excelle, comme les camps de nudistes ou la série Untitled prise dans les foyers pour handicapés mentaux. Les photos de Diane Arbus dérangent parce qu’elle regarde la vérité en face («Il faut se débarrasser de certaines pudeurs»). Elle nous rappelle -sans ostentation- l’existence des amis lilliputiens russes, du nain mexicain, du géant juif dans le Bronx, des transformistes, de la danseuse aux seins nus et nous emmène finalement, là où l’on ne va jamais, à la rencontre de figures qui nous semblent pourtant tellement familières. 

L'exposition Diane Arbus au Musée du Jeu de Paume. Photo: Les Soirées de Paris.

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