Un jour le petit singe Zéphir quitte Célesteville et la famille Babar. Il est en vacances. Après quelques péripéties dont le caractère palpitant est indexé sur l’âge du lecteur, il part pêcher en mer avec un bateau que le roi Babar lui a gentiment affrété. Mais voilà que la première prise qu’il mouline est une petite sirène aux seins nus ! Elle s’appelle Eléonore et le convainc qu’elle ne survivra pas en forêt s’il l’emmène. Zéphir la relâche donc moyennant une contrepartie : s’il a un jour besoin d’elle, il n’aura qu’à jeter 3 galets dans l’eau et elle réapparaîtra pour l’aider.
Comment ne pas être séduit par cette exposition (gratuite) organisée par la BnF à la galerie des donateurs autour de Babar et de ses concepteurs, Cécile de Brunhoff et son époux Jean, puis leur fils Laurent qui perpétuera l’affaire jusqu’à nos jours. Les premières publications datent de 1931 dans «Le Jardin des modes». L’exposition présente des dessins à l’encre et aquarelles originaux d’histoires qui, depuis 80 ans, ont contribué à endormir les enfants sages et pas sages.
Et le charme particulier de Babar et de ses acolytes fonctionne toujours. Bien que l’idée de départ soit assez violente (un éléphanteau rejoignant la ville pour fuir le chasseur qui vient d’abattre sa maman) il ressort de cette rétrospective Babar un effet antidépresseur efficace garanti sans effets secondaires malheureux.
Le ressort de toute bonne intrigue, y compris pour Babar, se fonde sur la contrariété suivie de son dénouement. Mais il est vrai qu’à Célesteville, le suspense est très soutenable. Le monde de Babar est bien éloigné des bourbiers de l’actualité dont les médias nous engluent au point de nous figer les ailes comme des cormorans mazoutés.
«Bonjour madame la baleine, je suis Babar, le roi des éléphants» peut-on lire sur une des aquarelles accrochées aux murs de l’exposition. Désarmant, non ? Voilà la grande vertu de Babar, sa naïveté et sa bonhomie déconcertantes sont si contagieuses qu’on s’y laisse prendre avec facilité. Le tout se terminant le 29 janvier il est urgent de s’y précipiter.
c’est bon c’est frais le matin de lire cet article, cela donne en effet envie de s’y précipiter
Sacré Babar!
S’il n’y a pas de limite d’âge audelà de laquelle le ticket n’est plus valable…
Merveilleux Babar ! J’ai grandi avec les disques (45 tours) que mes frères et soeurs et moi écoutions sur un vieil « électrophone ». Cette chanson est tirée de l’album « le Voyage de Babar » ; elle dit « Bonjour Madame la Baleine, je suis Babar, roi des éléphants,
ma femme et moi sommes bien en peine, nous venons d’avoir un accident
On nous attend dans notre ville, aidez-nous à sortir de l’île…. »
Et la baleine, ravie, les prends sur son dos ; mais un peu plus tard, elle aperçoit un banc de petits poissons et dépose Babar et Céleste sur un rocher en leur disant « Je vais en croquer quelques uns, attendez-moi, je reviens… » et elle les oublie