S’il y a eu 100 ans en août dernier que la Joconde avait disparu du Louvre il aura fallu deux ans pour la retrouver. Dans son édition du 21 décembre 1913, Le Miroir, pour son cinquantième numéro, peut annoncer à ses lecteurs que depuis le 13 décembre 1914 (il y a 98 ans donc) «le bruit se répandait» que la fameuse peinture «était à Florence».
«Le voleur, continue le rédacteur de l’article, un ouvrier peintre ayant travaillé au Louvre, avait cru le moment venu de négocier son merveilleux butin». L’homme s’appelait Vincenzo Perrugia, on avait enfin son identité, alors qu’un juge parisien avait cru bon de décider un peu plus de deux ans auparavant que Guillaume Apollinaire pouvait y être mêlé ce qui valut à ce dernier quelques jours pénibles d’emprisonnement à la Santé. Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises mais rappelons quand même que c’est à la suite de cette mésaventure que ses amis proches proposèrent à Apollinaire de créer une revue culturelle qui s’appellerait bientôt Les Soirées de Paris.
C’est ce l’on appelle de vraies origines pour cette revue désormais éditée sur le web et, bégayons le derechef, qui aura 100 ans en février 2012.
Toujours est-il que pour marquer l’événement relatif au retour de la Joconde, Le Miroir avait encarté dans son édition un poster de la Joconde «une reproduction fidèle de l’admirable chef d’œuvre de Leonard de Vinci» lequel, entre parenthèses, joue en ce moment à guichets fermés à la National Gallery de Londres.